Accès à la profession d'accueillant indépendant

Question écrite de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Valérie Lescrenier, Ministre de l'Enfance, à propos de l'accès à la profession d'accueillant indépendant
Mme Stéphanie Cortisse, Députée.- Madame la Ministre, des acteurs de terrain me font part de la difficulté qu'ils ont de trouver des accueillantes indépendantes pour maintenir un service de co-accueil. C'est ainsi que certains milieux d'accueil indépendants ne fonctionnent pas à plein régime, alors que l'infrastructure et les lits sont pourtant là.
Une accueillante m'a récemment interpellée, estimant que donner aux éducateurs A1 l'accès à la profession d'accueillant indépendant permettrait l'ouverture de nombreuses places.
Madame la Ministre, pourriez-vous refaire le point sur la pénurie d'accueillantes en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Celle-ci s'est-elle accentuée ces dernières années ? Quelles mesures sont-elles à l'étude pour y remédier ? Est-il envisageable d'ouvrir l'accès à la profession aux éducateurs A1 ? Je vous remercie déjà pour vos réponses.
Mme Valérie Lescrenier, Ministre de l'Enfance.- Madame la Députée, je vous remercie pour votre question. Celle-ci rejoint ma feuille de route pour cette législature.
Il y a en effet un constat de pénurie d'accueillant.e.s. Cette profession est aujourd'hui moins attractive. Les jeunes professionnel.le.s de la petite enfance aspirent le plus souvent à une vie professionnelle où l'horaire est moins contraignant. L'accueillant.e. preste près de 10 heures par jour afin de rencontrer au maximum les besoins des familles.
Entre 2019 et 2024, en FWB, une perte de près de 21 % d'accueillant.e.s d'enfants subventionnées et de 38 % d'accueillant.e.s indépendant.e.s est constatée dont un décrochage significatif de respectivement 18.5 % et 24 % entre 2020-2022 liés aux crises successives : sanitaire, énergétique et inondations.
Face à ce constat, plusieurs mesures sont à l'étude afin d'y pallier, et se résument en 5 actions prioritaires:
La remise au travail, ou à tout le moins l'activation, des chercheurs d'emploi qui disposent du profil pour exercer cette fonction ;
Augmenter la réserve d'accueillant-e-s d'enfant en travaillant sur : - L'amélioration de la visibilité des différentes filières ; - Le suivi du processus de définition de la fonction accueillant 0-12 ans validé par le SFMQ ; - La mise en œuvre de contenus de formation mieux adaptés ; - La mise en œuvre de la valorisation des acquis (VA/VAE) permettant de faciliter l'accès à la profession ;
Valoriser la nouvelle formation bachelier en accueil et éducation du jeune enfant ;
L'accompagnement des nouveaux entrants dans la fonction et des stagiaires ;
La valorisation du métier et du secteur.
Par ailleurs, l'ONE a rédigé un état des lieux intitulé « Fonctions critiques » visant à établir et mettre en œuvre un plan d'action coordonné à court, moyen et long terme en collaboration avec les parties prenantes.
Des actions de collaborations ont déjà été initiées que ce soit entre l'ONE, le FOREm, le secteur et les collaborations avec les écoles de formation de futurs professionnels de l'enfance.
Enfin, concernant le diplôme d'éducateur A1, il n'est, actuellement, pas possible pour un éducateur A1 de se positionner sur ce poste. Toutefois, la note d'intention du Gouvernement conjoint FWB/RW du 12 juin 2025 visant la valorisation du personnel d'accueil de la petite enfance, a amorcé notamment un travail entre les cabinets de Mmes Degryse et Glatigny et M. Jeholet, afin de réviser la liste des qualifications requises ainsi que la mise en place de la validation des acquis par l'expérience, en concertation avec le secteur, pour répondre agilement aux besoins.
Ce travail a pour enjeu d'augmenter la réserve d'accueillant-e-s afin de pallier la criticité connue du métier.
(Contributeur : Christine Bouchat 0495/69.44.98)
