"Gratuité" scolaire

Intervention de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, sur les projets de motion PTB, PS et Ecolo concernant la « gratuité scolaire »
Mme Stéphanie Cortisse (MR). – En trois minutes, je n'aurai pas le temps de faire la lumière sur toutes les fake news que nous entendons au sein de notre Parlement concernant des politiques menées par Région ou le pouvoir fédéral. Je resterai sur les politiques menées par la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la gratuité.
À l'heure où notre Fédération doit prendre des décisions cruciales pour préserver ses missions essentielles, il est de notre responsabilité de considérer avec réalisme les politiques que nous souhaitons instaurer et pérenniser.
La gratuité scolaire, dans son acceptation la plus large, représente un budget de plusieurs centaines de millions d'euros pour la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Il est essentiel de s'assurer, n'en déplaise à certains, de l'efficacité de chacun des dispositifs, de leur efficience et de leur proportionnalité par rapport aux objectifs poursuivis.
C'est dans cette optique que la Ministre Glatigny a décidé de mener une évaluation à grande échelle de l'ensemble de ces dispositifs. À plus court terme, la Ministre a confirmé en Commission ce lundi que les missions de l'inspection du Service général de l'inspection (SGI) allaient reprendre. Elles cibleront de manière spécifique les frais demandés dans l'enseignement secondaire qualifiant ainsi que les 28 nouvelles écoles subventionnées par la Fédération Wallonie-Bruxelles depuis 2021.
Pour rappel, la mission du SGI relative à l'application des règles de gratuité permet de constater que, dans une large mesure, les écoles respectent les règles de gratuité, mais aussi que certaines difficultés surviennent dans le suivi administratif et la communication aux parents. C'est en ayant en tête ces difficultés pratiques pour les écoles que le gouvernement souhaite objectiver l'impact des dispositifs de gratuité.
Mme Glatigny a également confirmé lundi que le dispositif des repas gratuits restait bien en vigueur durant cette année scolaire. L'information a été transmise aux écoles concernées. Ce dispositif est couvert par un budget de 21 millions d'euros. L'extension des repas gratuits dans les écoles de l'enseignement fondamental ordinaire et spécialisé en Fédération Wallonie-Bruxelles coûterait 196 millions d'euros. Ajoutons également une subvention forfaitaire de 40 euros par élève, portant le total à 215 millions d'euros.
Dans une optique de gestion budgétaire stricte, ces dépenses diminueraient les budgets consacrés à d'autres politiques essentielles, notamment le soutien pédagogique aux élèves ou encore l'accompagnement personnalisé.
L'argent ne coule pas des murs; nous n'avons plus la vision de l'argent magique qui pourrait être dépensé sans compter et choisir. L'heure est à la responsabilité: nous devons peser chaque euro investi et l'allouer au bénéfice des politiques qui contribuent à l'objectif que s'est fixé notre gouvernement, à savoir garantir un enseignement de qualité et porteur d'avenir à chaque élève.