Intervention contre la motion du PTB sur la réussite automatique en supérieur

23/06/2020

Intervention en Commission de l'Enseignement Supérieur contre la proposition de résolution du PTB "visant à remplacer les examens par des évaluations formatives et à organiser des remédiations en conséquence cet été et le quadrimestre prochain".

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Mme Cortisse réaffirme les engagements de la Ministre de l'Enseignement Supérieur, Valérie Glatigny, qui estime que les étudiants ne doivent pas payer la facture de cette crise sanitaire et qu'aucun étudiant ne doit arrêter ses études pour des raisons liées au Coronavirus. Parmi les nombreuses aides mises en place, elle cite le budget de 2,285 millions d'euros d'aides sociales directes consacré par le Gouvernement aux étudiants impactés par la crise par le biais des conseils sociaux des universités, le report jusqu'au 15 février 2021 de la date limite des inscriptions tardives et provisoires avec un report similaire du paiement des droits d'inscription et des mesures sur la finançabilité des étudiants en année diplômante, malgré l'étalement de certains de leurs crédits.

La parlementaire rappelle que l'organisation de l'enseignement et des examens à distance n'est pas un choix pédagogique, idéologique ou politique, mais une conséquence des mesures sanitaires.

Si la elle reconnaît que les conditions d'études et d'examens ont été plus compliquées pour certains étudiants, elle estime néanmoins que la Ministre a mis en place nombre de solutions en concertation avec les acteurs du secteur, en faisant appel à la bienveillance des enseignants et des jurys, en demandant de transmettre dans les meilleurs délais aux étudiants les modalités d'organisation des examens, en obligeant les établissement d'enseignement d'organiser de semaines blanches, en incitant les institutions et les communes à mettre en place de salles d'études, en requérant auprès des universités, hautes écoles et écoles supérieures des arts la mise en place d'un service d'aide à l'étude en ligne, le renforcement des serveurs et la réalisation de phase de test pour les examens en ligne, ou encore, la possibilité pour les étudiants de passer des examens en ligne depuis des salles mises à disposition au sein de l'université.

La parlementaire s'étonne du timing en constatant que cette proposition est seulement examinée en Commission le 23 juin, alors que les sessions d'examen sont terminées ou sur le point de l'être. Elle estime irresponsable de la part du PTB et de son organisation étudiante de déstabiliser ainsi des étudiants en pleine session d'examen. Les modalités d'organisation des examens, déterminées à temps après concertation avec tous les acteurs académiques, doivent être suivies jusqu'au bout.

Enfin, la commissaire estime que transformer les évaluations certificatives en évaluations formatives et garantir une note minimale de 10/20 à tous les étudiants sont des objectifs contradictoires. Elle rappelle que le Gouvernement réfléchit, comme le prévoit la DPC, à l'organisation d'évaluations formatives au cours de l'année mais que celles-ci ne doivent en aucun cas remplacer à la dernière minute les évaluations certificatives. Les évaluations formatives sont le fruit d'un travail pédagogique initié dès l'entame du cursus.

Quant au stress des étudiants, systématiquement évoqué par l'auteure dans son argumentation, la députée fait valoir que celui-ci fait partie intégrante de cette période particulière de l'année, en dépit de la crise sanitaire vécue. Elle rappelle que le Gouvernement a invité les étudiants à signaler pour le 4 mai 2020 tout problème inhérent à l'absence de matériel informatique ou de connexion internet. Sur 210.000 étudiants, seuls 5%, soit à peine 10.500 étudiants, ont déclaré un problème, pour lesquels des solutions ont été mises en place. Quant aux bugs informatiques, ces dysfonctionnements ont heureusement eu lieu pendant les examens blancs et elle estime préférable de s'intéresser aux solutions alors proposées par les établissements.

La commissaire estime que le bilan de cette session sera largement plus positif que ce que le PTB et certaines organisations étudiantes laissent entendre. Elle reproche ainsi aux auteurs de prendre pour acquis des chiffres de décrochage, d'abandons et d'échecs records alors que la session n'est à ce jour pas terminée et qu'une seconde session doit encore avoir lieu.

Lors des rencontres que la Ministre a pu avoir avec les acteurs du secteur, dont la FEF, la suppression des examens certificatifs n'a pas été envisagée. Ne pas mener d'évaluations certificatives, même dans une année non-diplômante, n'est pas rendre service aux étudiants car cette disposition enlèverait de la valeur à leur diplôme et hypothèquerait leur future recherche d'emploi. Les examens certificatifs servent à mesurer objectivement l'acquisition des connaissances et des compétences des étudiants. À ses yeux, les études supérieures doivent mener à la recherche de l'excellence et il est inenvisageable de brader la réussite.

Une analyse approfondie de l'impact de la crise sera menée par l'ARES et l'administration au niveau du vécu et du ressenti des étudiants et des enseignants, au niveau pédagogique et au niveau des taux comparés de réussite et d'échec.

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Mme Cortisse s'interroge : si le PTB ne profite pas de la crise pour propager une propagande communiste, comment expliquer les budgets de communication « Facebook » investis par le COMAC, représentation étudiante soutenue par le PTB, sur les revendications présentées par la présente résolution ?