La lutte contre la pénurie d'enseignants

02/06/2025

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Valérie Glatigny, Ministre de l'Éducation, à propos de la lutte contre la pénurie des enseignants

Mme Stéphanie Cortisse (MR). – La présente majorité fait de la lutte contre la pénurie des enseignants sa priorité n° 1. Dans la Déclaration de politique communautaire (DPC) de votre gouvernement, cette thématique fait d'ailleurs l'objet du premier chapitre du titre consacré à l'enseignement obligatoire, intitulé «la revalorisation du métier d'enseignant et la modernisation du statut pour renforcer l'attractivité du métier».

Il est prévu que le gouvernement mette en œuvre, dès le début de la législature, «un plan d'actions concerté avec les acteurs comprenant des mesures innovantes, des modifications des statuts et de l'organisation du système scolaire, afin de renforcer l'attractivité du métier, d'améliorer les conditions de travail et de mobiliser l'ensemble des ressources enseignantes.» Afin d'atteindre cet objectif, la DPC prévoit diverses mesures qui forment un ensemble cohérent.

Madame la Ministre, avec la Ministre-Présidente Elisabeth Degryse, vous avez mis sur pied quatre groupes de travail à cet effet. Le premier porte sur l'harmonisation des statuts entre les différents réseaux d'enseignement; le second vise à renforcer l'attractivité de la formation et de la fonction enseignante; le troisième vise à définir les contours de la carrière des enseignants, tandis que le quatrième vise à finaliser la réforme de la formation initiale des enseignants (RFIE) et à favoriser l'arrivée des enseignants de seconde carrière.

Dès lors, quelles sont les avancées au sein de ces quatre groupes de travail? Des propositions ont-elles déjà été faites? Quelles sont-elles? Quand ces groupes doivent-ils remettre leurs conclusions? Pourriez-vous nous présenter un calendrier pour la mise en œuvre du plan d'action visant à lutter contre la pénurie d'enseignants?

Mme Valérie Glatigny, Ministre de l'Éducation. – Les groupes de travail que la Ministre-Présidente Degryse et moi-même avons mis en œuvre ont entamé leurs travaux au mois de mars dernier. Ces groupes sont constitués de représentants des organisations syndicales, des fédérations de pouvoirs organisateurs, de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) et de mon administration. Ces derniers se réunissent une fois par mois.

Le premier de ces quatre groupes de travail analyse les mesures permettant d'améliorer l'harmonisation et l'actualisation des statuts des membres du personnel. Il est également prévu d'y discuter du contrat à durée indéterminée pour enseignant (CDIE).

Les travaux du deuxième groupe de travail portent sur la question de la charge de travail et sur celle du parcours professionnel des membres du personnel de l'enseignement. Dans ce cadre, il est notamment question d'aborder les possibilités d'ajustement et d'allègement de la charge de travail en début de carrière. Ces moments sont en effet particulièrement intenses, tant pour un jeune enseignant que pour un enseignant plus chevronné en fin de carrière. Il y est aussi question de la problématique de la réintégration des enseignants malades de longue durée. L'idée étant de susciter plus de vocations, une part importante du travail de ce groupe est consacrée à déterminer les actions visant à renforcer durablement l'image du métier d'enseignant.

Le troisième groupe de travail aborde la question des barèmes. En son sein, compte tenu du contexte budgétaire de la Communauté française, les discussions portent notamment sur les questions des barèmes I, II et III pour les enseignants d'une part, de la RFIE de l'autre.

Piloté par le cabinet de Mme Degryse, le quatrième groupe de travail traite quant à lui des problématiques de la RFIE et des enseignants de seconde carrière.

Le contenu des discussions est alimenté par les différents services de l'administration concernée. Il est également prévu que des opérateurs externes viennent y faire des présentations. Les réunions de ces différents groupes de travail sont planifiées jusqu'au mois de septembre prochain, à l'exception du deuxième groupe de travail qui terminera ses travaux en octobre.

Les mesures validées par le gouvernement devront entrer en vigueur pour la rentrée scolaire 2027-2028, à l'exception de celles dont la concrétisation nécessite un délai plus important. Les discussions ont lieu dans un cadre confidentiel, comme convenu avec les membres des groupes de travail. Par conséquent, avant la clôture des travaux de ces groupes, aucun élément n'est communiqué à l'extérieur. J'entends respecter cet engagement et ne souhaite dès lors pas vous en dire davantage aujourd'hui. Je rappelle que ces groupes de travail constituent avant tout des espaces de discussion au sein desquels tous les opérateurs sont libres de s'exprimer et de faire des propositions. Nous nous engageons à retranscrire fidèlement au gouvernement les points de vue des différents intervenants.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). – Madame la Ministre, je vous remercie pour ces précisions, notamment sur l'entrée en vigueur des mesures envisagées ou sur la fin des groupes de travail. Afin de poursuivre le travail, je ne manquerai pas de revenir vers vous à ce sujet aux alentours du mois d'octobre. Par le biais de ces quatre groupes de travail, vous menez un travail important pour lutter contre la pénurie des enseignants. Durant les précédentes législatures, des mesures ont été prises dans ce cadre, mais toujours de manière très disparate et sans vision d'ensemble. Le travail que vous réalisez avec Mme Degryse est donc de la plus haute importance.