Les syndicats quittent les groupes de travail sur la pénurie

04/09/2025

Question d'actualité de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Valérie Glatigny, Ministre de l'Éducation, à propos des syndicats qui quittent les groupes de travail "Pénurie"

Mme Stéphanie Cortisse (MR).– Madame la Ministre, à la veille de cette rentrée scolaire, certains syndicats ont annoncé qu'ils quittaient les différents groupes de travail relatifs à la pénurie des enseignants. La pénurie des enseignants ou plutôt la lutte contre la pénurie des enseignants est la première priorité du Gouvernement. C'est pour cette raison que, pour permettre une concertation, vous n'avez pas adopté des solutions immédiates, mais avez mis sur pied des groupes de travail composés d'enseignants et de représentants de l'enseignement afin de trouver des solutions pour remédier à cette pénurie d'enseignants qui dure depuis de trop nombreuses années. C'est la première fois, à mon sens, que de tels groupes de travail se réunissent afin de réfléchir à des solutions très concrètes, car le pire pour la qualité de notre enseignement est de ne pas avoir d'enseignants face à la classe. 

Ce n'est pas la première fois que des syndicats quittent les lieux de concertation. En effet, durant la précédente législature, avec la Ministre Caroline Désir, certains syndicats avaient déjà quitté le Comité de concertation du Pacte pour un enseignement d'excellence.

Que reste-t-il encore comme lieu de concertation officiel du gouvernement avec les syndicats? Les quatre groupes de travail que vous avez formés avec la Ministre-Présidente Élisabeth Degryse poursuivent-ils encore leur travail puisque des acteurs y sont présents et que certains syndicats en font toujours partie? Où en est le travail de ces différents groupes? Pour quelle date peut-on attendre les conclusions de ces groupes de travail? 

Mme Valérie Glatigny, Ministre de l'Éducation.– En effet, certaines organisations syndicales ont quitté les groupes de travail établis pour lutter contre la pénurie. Pour rappel, quatre groupes de travail ont été créés à l'automne dernier par la Ministre-Présidente et moi-même, dont l'un est présidé par Mme Degryse. Le travail de ces groupes était bien avancé, puisqu'il ne restait plus qu'une réunion de synthèse au programme quand certains syndicats ont souhaité se retirer. 

Ce n'est pas nouveau, puisque certaines organisations syndicales ont déjà quitté de tels groupes de travail en 2022 et que d'autres n'ont pas souhaité participer à la mise au vert. Cependant, toutes les concertations structurelles se poursuivent, toutes les six semaines. 

Le processus des groupes de travail est quasiment abouti, puisque la réunion de synthèse doit se tenir dans les tout prochains jours. C'est sur la base de ces consultations que plusieurs mesures pour lutter contre la pénurie ont été mises en œuvre, au premier rang desquelles l'élargissement des pools de remplaçants d'enseignants. Ces pools sont passés de deux à quatre, avec un pool supplémentaire dans le Namurois et un dans le Brabant-Wallon. Une autre mesure consiste à mieux valoriser l'expérience utile des enseignants de seconde carrière, pour prendre en compte leur expérience jusqu'à sept années. Nous avons également permis à des enseignants retraités de retourner dans les écoles, sur une base volontaire. Nous travaillons encore à la mise en œuvre du contrat à durée indéterminée pour enseignant (CDIE). Cette contractualisation doit permettre aux jeunes enseignants d'être ancrés plus rapidement dans le métier et d'avoir une perspective de stabilité à plus long terme. Ce contrat sera bien sûr sans perte de droits pour les enseignants, avec un deuxième pilier de pension, une revalorisation barémique ainsi qu'un aménagement du temps de travail en début et en fin de carrière, ce qui leur permettra par exemple de faire du tutorat entre enseignants plus chevronnés et jeunes enseignants. 

Enfin, nous poursuivons notre travail sur un dossier qui me semble capital pour revaloriser l'image de l'enseignant, celui du respect dû à nos enseignants. Nous préparons un «contrat école-parents» pour la rentrée. Celui-ci doit repréciser les droits et devoirs de chacun. L'idée est de travailler sur une alliance éducative à même de faire progresser les enfants et d'accroître le respect dû à nos enseignants.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). – Madame la Ministre, je vous remercie d'avoir cité certaines mesures de la lutte contre la pénurie des enseignants. Je me réjouis d'entendre les résultats des groupes de travail. C'est la première fois qu'on s'attaque réellement à la pénurie avec un plan d'action concerté. 

Le retrait des syndicats ne m'étonne pas: leur communiqué récent mentionne la première étape d'un nouveau "plan d'opposition" contre les mesures du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Leur posture idéologique et politique est claire, malheureusement. Les syndicats ne cherchent qu'à faire de la politique et du show avec des «plans d'opposition», au lieu de participer activement à la concertation.