L'opération Plaisir d'Apprendre

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Valérie Glatigny, Ministre de l'Éducation, à propos de l'opération "Plaisir d'apprendre"
Mme Stéphanie Cortisse (MR). – «Plaisir d'apprendre» est une opération qui a été mise en place par le ministre-président Jeholet en 2021, à la suite de la crise sanitaire de la Covid-19, et répétée en 2022, 2023 et 2024, afin d'offrir des remédiations scolaires et de recréer du lien social par des activités sportives et culturelles. Cette opération s'adresse aux élèves de la sixième année primaire à la cinquième année secondaire et a été une franche réussite dans les communes ayant décidé de l'organiser.
Madame la Ministre, cette opération sera-t-elle renouvelée durant les prochaines vacances d'été? Un budget est-il prévu en ce sens dans la foulée du conclave budgétaire? En outre, cette opération sera-t-elle pérennisée pour en faire un dispositif structurel?
Mme Valérie Glatigny, Ministre de l'Éducation. – À partir de 2021, le gouvernement précédent avait en effet organisé l'opération «Plaisir d'apprendre» afin d'aider les élèves, principalement de l'enseignement secondaire, rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages. Elle avait vu le jour à la suite de la crise sanitaire de la Covid-19 et à l'organisation de l'enseignement de manière hybride ou à distance.
Si le nombre de villes et communes participantes est resté stable – entre 50 et 56 –, force est de constater que l'objectif initial de l'opération reste en deçà des attentes après quatre éditions: un cinquième des communes francophones inscrites y participaient réellement et un tiers des moyens alloués était consommé, pour moins de 2 000 élèves participants répertoriés.
Les villes et communes qui ont participé aux éditions précédentes se montrent globalement positives et, en effet, l'organisation des activités de remédiation et de soutien scolaire durant les vacances de printemps et/ou d'été apparaît utile, à de nombreuses reprises. Le couplage de ces activités avec d'autres activités sportives et culturelles est fortement apprécié sur le terrain, en particulier en sortie de crise sanitaire.
Cette année, «Plaisir d'apprendre» devait être préalablement évaluée avant sa réitération ou sa pérennisation. Cette opération était censée être menée dans le cadre de la sortie de la crise sanitaire. Au vu des contraintes budgétaires actuelles – nos dépenses s'élèvent à 15 milliards d'euros alors que nos recettes totalisent à peine 13 milliards d'euros, la clé élèves a tendance à diminuer nos recettes globales puisqu'il y a une dénatalité et il faut aussi compenser une différence de 330 millions d'euros pour maintenir notre trajectoire budgétaire –, il a été décidé de faire un effort sur les subventions facultatives et de ne pas renouveler, par exemple, cette opération.
Le budget de 624 000 euros sera réalloué à des politiques nouvelles, comme le soutien aux directions d'école ou encore la réforme des centres PMS dont les missions rejoignent les objectifs «Plaisir d'apprendre». Par conséquent, le gouvernement n'envisage pas de pérenniser cette initiative qui reposait sur des subventions facultatives.
Mme Stéphanie Cortisse (MR). – Madame la Ministre, je note que «Plaisir d'apprendre» ne sera pas renouvelée. Beaucoup de subsides facultatifs ont dû être supprimés. La Fédération Wallonie-Bruxelles n'a pas beaucoup de marge de manœuvre financière, surtout dans l'enseignement, où la plupart du budget passe dans la charge salariale. Nous ne pouvons pas toucher au salaire des enseignants. Nous ne pouvons agir que sur les budgets facultatifs, même si ceux-ci portent sur des initiatives qui plaisent à tout le monde. Ici, vous prouvez que ce gouvernement prend ses responsabilités en supprimant une mesure décidée par l'ancien ministre-président MR. Il est bien plus agréable de faire de la politique en octroyant des subventions à de chouettes projets en plus des politiques régaliennes.
Il en va de même dans les communes. Dans la mienne, Verviers, les budgets sont très limités. C'est moins agréable de faire de la politique qu'auparavant. En effet, nous devons assurer des restrictions budgétaires. Plutôt que des plus, ce sont souvent des moins.
Je ne regrette pas que cette opération est supprimée. Il s'agit en effet simplement d'une mesure de responsabilité budgétaire. J'espère que sa disparition pourra être compensée par des opérations de ce type et par de la remédiation au sein des écoles. C'est parce qu'il n'y avait pas assez de remédiation et parce que nous sortions de la grise de la Covid-19 que nous avons dû mener cette opération afin d'aider certains élèves en difficulté. Cependant, tout devrait normalement se faire à l'école, et c'est en ce sens que le gouvernement travaille.