Organisation d'une évaluation externe diagnostique "CLÉ"

17/11/2025

Intervention de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, sur le Projet de Décret relatif à l'organisation d'une évaluation externe diagnostique CLÉ

Mme Cortisse rappelle que la Déclaration de Politique Communautaire affirme clairement que la priorité doit être donnée aux apprentissages de base — lire, écrire, compter. La DPC précise que le parcours commun doit permettre le renforcement de ces apprentissages dès les premières années et que, sur la base du monitoring des référentiels et de la soutenabilité des programmes, le gouvernement souhaite renforcer les fondamentaux, notamment l'orthographe, le vocabulaire, la lecture et la compréhension à la lecture, jusqu'en troisième année primaire. Elle ajoute que la DPC prévoit également la mise en place, en fin de troisième année primaire, d'une évaluation externe commune portant sur la maîtrise des compétences de base, tout en supprimant les anciennes évaluations externes non certificatives.

Elle indique que l'accord de gouvernement prévoit en outre une modification du mécanisme d'accompagnement personnalisé afin de mieux soutenir les élèves n'ayant pas réussi les épreuves externes, tout en maintenant les principes de consolidation et de dépassement. Dans ce contexte, elle considère que le projet de décret relatif à l'organisation de l'évaluation externe diagnostique « CLÉ » constitue la traduction législative d'un engagement essentiel de la DPC. Selon elle, celle-ci place au cœur de son projet éducatif le renforcement de la maîtrise des fondamentaux, la réduction des inégalités scolaires dès les premières années d'apprentissage et la lutte contre le décrochage scolaire.

Mme Cortisse estime que ce projet de décret répond directement à ces objectifs en instaurant, en début de quatrième année primaire, une évaluation diagnostique centrée sur les savoirs essentiels en français et en mathématiques, moment qu'elle qualifie de charnière dans le parcours scolaire. Il s'agit, selon elle, de réaliser une photographie des acquis afin de vérifier l'appropriation des compétences de base.

Elle souligne que ce dispositif vise à détecter précocement les difficultés d'apprentissage dans ces matières fondamentales, difficultés qui sont souvent prédictives d'autres obstacles ou d'un risque de décrochage. Elle précise que le texte inscrit l'évaluation CLÉ dans l'écosystème pédagogique de la Fédération Wallonie-Bruxelles en la reliant explicitement à deux leviers opérationnels, créant ainsi une chaîne de soutien allant de la détection à l'accompagnement : le Dossier d'Accompagnement de l'Élève (DAccE) d'une part, et l'Accompagnement Personnalisé d'autre part, dont les périodes seront renforcées en P3-P4 pour soutenir les élèves en difficulté, comme annoncé lors du conclave budgétaire.

Elle met en avant que l'évaluation CLÉ permettra de procéder à des remédiations ciblées en distinguant les compétences acquises, celles en voie d'acquisition nécessitant des exercices de consolidation et celles non acquises pour lesquelles une nouvelle explication est indispensable. Elle rappelle que le test CLÉ constitue une évaluation externe non certificative, destinée à informer sur le niveau d'avancement des élèves, tout en poursuivant trois objectifs : permettre aux équipes pédagogiques d'apprécier l'efficacité de leur action et de situer les résultats de leurs élèves ; identifier les élèves en difficulté afin de mettre en place un accompagnement personnalisé ; et informer les autorités ainsi que l'ensemble des acteurs des acquis d'une cohorte d'élèves.

Mme Cortisse souligne que la période de passation, concentrée entre le 15 septembre et le 1ᵉʳ octobre, permettra aux équipes éducatives de disposer rapidement des résultats et d'ajuster leur action dès l'automne, optimisant ainsi l'efficacité du dispositif. Elle insiste sur le fait que le projet de décret instaure un cadre strict de confidentialité afin de prévenir tout usage détourné des résultats, protégeant ainsi les établissements d'éventuelles dérives compétitives et préservant un climat de confiance.

Elle observe également que ce projet de décret allège la charge de travail des équipes éducatives en remplaçant deux évaluations externes non certificatives, auparavant organisées en P3 et P5, par une seule évaluation en début de P4. Elle rappelle la position de son groupe politique, qui considère les évaluations comme un levier essentiel pour objectiver les acquis et responsabiliser les acteurs et les élèves. Dans cette optique, elle mentionne également le projet de décret porté par la ministre Glatigny visant à relever les seuils de réussite des épreuves certificatives de 50 à 60 %, conformément à la DPC.

La députée conclut en affirmant que l'ensemble de ces mesures poursuit un objectif commun : renforcer les apprentissages de base et relever le niveau d'exigence, tout en prévoyant des dispositifs de soutien afin de garantir l'équité et de permettre à chaque élève de poursuivre sa scolarité avec les compétences nécessaires pour réussir. Elle indique enfin que son groupe votera en faveur du texte.