Question écrite sur les écoles rurales et les normes de rationalisation
Question écrite de Madame Stéphanie CORTISSE, Députée, à Madame Caroline DÉSIR, Ministre de l'Éducation, à propos des écoles rurales et des normes de rationalisation (suivi).Question écrite de Madame Stéphanie CORTISSE, Députée, à Madame Caroline DÉSIR, Ministre de l'Éducation, à propos des écoles rurales et des normes de rationalisation (suivi).
Mme Stéphanie Cortisse, Députée (MR).- Madame la Ministre, en octobre 2019, je vous questionnais dans cette Commission concernant les normes de rationalisation, notamment dans les écoles rurales.
Cette question s'inscrivait dans la problématique vécue notamment par l'école communale maternelle de Sippenaeken, menacée de fermeture car il manquait seulement une demi-journée de présence d'un seul élève au 30 septembre 2019.
D'année en année, c'est un phénomène récurrent qui touche bon nombre d'écoles au sein de notre Fédération Wallonie-Bruxelles. En ce mois d'août 2020, la problématique refait surface notamment au sein de l'École maternelle libre des P'tits Pousset à Rémicourt.
Vous m'aviez précisé être particulièrement attentive à la situation des ces écoles et vouloir aller à la rencontre des acteurs de terrain. Vous aviez abordé l'éventualité d'une réflexion plus poussée avec l'administration quant à la pertinence du cadre actuel.
Madame la Ministre, mes questions sont les suivantes :
Plusieurs mois plus tard, avez-vous eu l'occasion de rencontrer les acteurs de terrain ?
Une réflexion a-t-elle été menée avec votre administration et l'ensemble du Gouvernement sur le sujet ?
Quelles mesures ont été ou seront prises pour éviter que lors de la prochaine rentrée scolaire, une école située dans une zone rurale, comme celle de Rémicourt, ne connaisse une mésaventure semblable à celle rencontrée par l'école de Sippenaeken l'an dernier ?
Je vous remercie pour vos réponses.
Mme Caroline Désir, Ministre de l'Education.- Madame la Députée, j'ai été particulièrement attentive à la situation des écoles maternelles depuis septembre dernier.
Dans un premier temps, lors de la rédaction de la Circulaire 7674 du 17/07/2020 portant organisation de l'enseignement maternel et primaire ordinaire (année scolaire 2020-2021), une mesure particulière concernant le calcul de l'encadrement du 1er octobre 2020 a été introduite en vue de limiter l'impact de la crise sanitaire Covid-19 et de préserver l'emploi dans l'enseignement maternel. Cette disposition, d'ailleurs votée par notre Parlement, consistait à neutraliser toute révision à la baisse de l'encadrement si le nombre d'élèves calculé au 1er octobre 2020 était inférieur à celui calculé au 1er octobre 2019.
Ensuite, toutes les demandes de dérogation aux normes de rationalisation liées à la crise ont été rencontrées positivement.
Nous avons reçu, de l'administration, un état des lieux sur les dérogations accordées le 8 novembre 2020. Il y faisait mention des conditions d'octroi : première ou seconde année de dérogation, du pourcentage d'élèves inscrits en fonction de la norme des 80% et de la densité de population.
Vingt-huit écoles ont bénéficié d'une dérogation aux normes de rationalisation. Ce nombre est élevé par rapport aux année précédentes, mais pouvons-nous comparer cette année scolaire aux autres années, au vu des normes sanitaires et de la pandémie de la COVID-19 ?
En raison de l'impact de la crise sanitaire, les écoles ont souffert d'un manque de visibilité : aucune fête d'école n'a pu être organisée (fancy-fair, portes ouvertes...), aucune participation d'activité de quartier, de village, sans compter l'angoisse qui n'épargne pas les parents des enfants de l'école fondamentale.
Les écoles en zone rurale n'ont pas été épargnées par ce manque de visibilité alors qu'elles en sont directement impactées.
Je peux vous assurer Madame la députée que tout a été mis en place pour sauvegarder toutes les écoles, qu'elles soient grandes ou petites permettant ainsi d'offrir un enseignement de qualité et de pouvoir rencontrer le choix d'école à tous les parents. Je tiens néanmoins à préciser que si le maintien des écoles ouvertes est un objectif louable, il doit toujours se concevoir dans une recherche d'équilibre avec les besoins réels. Or, au-delà de la crise sanitaire, on observe depuis plusieurs années déjà, une baisse des natalités qui fait chuter naturellement les besoins de places dans le maternel. C'est un élément dont nous ne pouvons faire fi dans nos décisions de régulation, notamment celles qui devront intervenir après la crise.