Question orale sur les remédiations scolaires en été (suivi)
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse à M. Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président, à propos de l'opération "Plaisir d'apprendre" (suivi)
Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Monsieur le Ministre-Président, je me permets de revenir vers vous au sujet de l'opération «Plaisir d'apprendre» que votre gouvernement met en place à votre initiative.
Cette opération consiste en une union sacrée entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, les communes et les acteurs locaux. Elle vise l'organisation d'activités de remédiation scolaire et sociale couplées à des activités sportives et/ou culturelles pour les élèves de l'enseignement secondaire francophone durant les vacances d'été.
J'ai appris que, lors de sa réunion du 20 mai dernier, votre gouvernement avait abouti à un accord sur cette opération. Dès lors, je suppose que vous pourrez m'apporter des précisions quant aux modalités de ce projet ambitieux.
Tout d'abord, quel est l'état actuel de la concertation avec les communes et les acteurs locaux concernés? Quelles sont les propositions concrètes ressorties de ces rencontres? Quels sont précisément les secteurs et les acteurs qui participeront à ce projet? De quelle manière les moyens budgétaires alloués à ce projet, à savoir trois millions d'euros, seront-ils répartis entre les communes ayant marqué leur volonté de participer à l'opération? Quels sont les frais qui pourront être pris en charge grâce aux subventions, outre ceux liés à l'engagement d'étudiants de l'enseignement supérieur pour encadrer les jeunes? Quels sont les élèves visés par ce projet? De quelle manière et dans quels locaux s'organisent les remédiations? Quelle est la période couverte par cette opération? Quelle communication prévoyez-vous à l'attention des élèves et de leurs parents? Une communication sera-t-elle prévue dans toutes les écoles? Enfin, ce sont souvent les publics les plus précarisés qui présentent un taux de décrochage scolaire élevé. Comment sensibiliser ces publics?
M. Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président.- Le gouvernement a en effet approuvé les modalités d'organisation de l'opération «Plaisir d'apprendre» lors de sa réunion du 20 mai. Lors du conclave budgétaire, le gouvernement avait déjà dégagé un budget de trois millions d'euros pour l'organisation d'activités de remédiation et de soutien scolaire couplées à des activités sportives et/ou culturelles.
Ce budget sera réparti entre les communes wallonnes, hors région de langue allemande, et les communes bruxelloises, et ce, en fonction du nombre d'élèves inscrits par commune. Le nombre d'élèves par commune correspond au nombre d'élèves domiciliés au sein de la commune et ayant fréquenté une année d'étude comprise entre la sixième année primaire et la cinquième année secondaire de l'enseignement de plein exercice, toute forme comprise, lors de l'année scolaire 2019-2020. La subvention s'élevant à 125 euros par élève et par semaine, nous avons prévu un total de 22 400 places, ce qui représente un budget total de 2,8 millions d'euros, à majorer si la demande globale s'avère supérieure. Le budget de trois millions d'euros ne pourra toutefois pas être dépassé.
Chaque commune participante devra consacrer au minimum 25 % de sa subvention à l'engagement des étudiants qui assureront l'encadrement des jeunes. Le reste de la subvention permettra de couvrir l'engagement de volontaires, le recours à des associations partenaires et le coût des activités sportives et/ou culturelles. Une condition précise concerne les étudiants chargés des activités de remédiation et de soutien scolaire: ces activités ne pourront être organisées que par des étudiants des filières pédagogiques ou des étudiants dont les études sont en lien avec la matière concernée et dont le niveau est satisfaisant.
L'opération «Plaisir d'apprendre» cible les élèves qui ont fréquenté une année d'enseignement comprise entre la sixième primaire et la cinquième secondaire lors de l'année scolaire 2020-2021, et ce, sans aucune distinction liée au réseau d'enseignement.
Les activités de remédiation et de soutien scolaire devront recouvrir minimum 50 % du temps d'activité proposé aux élèves et concerner les matières suivantes: français, mathématiques, sciences et langues.
Il est demandé à chaque commune participante de veiller à réduire au maximum les frais de fonctionnement ou de mettre les locaux gracieusement à disposition et d'offrir l'accès aux infrastructures sportives et aux institutions culturelles en veillant à mobiliser les synergies sur son territoire.
La publicité de l'opération «Plaisir d'apprendre» est assurée par les communes participantes qui l'adaptent en fonction des activités organisées. À chaque fois, les logos de l'opération et de la Fédération Wallonie-Bruxelles seront repris, ce qui permettra aux parents d'identifier clairement les activités financées par notre entité.
Chaque collège communal a été dûment informé de l'opération «Plaisir d'apprendre», des modalités d'organisation, du nombre de places et du montant de la subvention à laquelle il peut prétendre.
Les modalités d'organisation ont bien évidemment été déterminées en étroite collaboration avec divers acteurs. Contact a été pris avec l'Union des villes et communes de Wallonie (UVCW) et avec plusieurs associations actives dans la remédiation et le soutien scolaire. Mes collègues du gouvernement ont aussi eu l'occasion de formuler leurs remarques quant à ces modalités.
Madame la Députée, je viens de vous exposer l'état du dossier. Plusieurs communes ont déjà annoncé qu'elles participeraient à l'opération. J'entends parfois des critiques. Néanmoins, si nous n'avions rien fait pendant les vacances, on nous l'aurait reproché. Nous avons planché sur un projet concret et il appartient aux communes à participer et à mettre en œuvre le dispositif. Les délais sont très courts, compte tenu de la crise. À ce propos, je salue M. Luperto, car Sambreville a été la première commune à participer à l'opération.
Outre les communes, certains élèves devront manifester leur volonté à participer à des remédiations de ce type. Je suis conscient qu'ils ont envie de faire autre chose pendant les vacances, mais il faut aussi les responsabiliser et leur expliquer qu'un dispositif est mis en place pour leur venir en aide. Nous n'allons pas résorber tout le retard accumulé nécessairement depuis plus d'un an. Il s'agit d'une goutte d'eau dans l'océan, mais celle-ci est indispensable à la remédiation. De cette manière, nous espérons que beaucoup d'élèves et d'enfants aient rattrapé leur retard ou puissent se raccrocher à l'enseignement dès la rentrée du mois de septembre.
Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Je vous remercie vivement, Monsieur le Ministre-Président, pour toutes ces précisions. Comme vous l'avez fait remarquer, il y aura toujours des critiques. L'an dernier, la Flandre avait organisé cette opération sous d'autres modalités. Lorsque la Flandre l'organise, on l'encense! Mais, lorsque la Fédération Wallonie-Bruxelles lance une opération aussi ambitieuse, il y a encore des gens pour vous le reprocher! Vous avez très bien fait d'instaurer cette opération compte tenu du contexte de crise sanitaire actuel.
Gageons que d'ici le 18 juin, un maximum de communes aura répondu à l'appel et qu'il en ira de même par la suite pour les étudiants jobistes, les volontaires et les associations. Je n'en doute pas au vu des nombreux retours positifs que vous et moi avons reçus.
Votre idée innovante de coupler ces activités de remédiation à des activités sportives et culturelles est tout à fait pertinente pour attirer un maximum de jeunes en décrochage scolaire et social.
Je ne manquerai pas de suivre la mise en
œuvre de ce projet et de revenir vers vous pour
obtenir un feed-back.