Question sur l’Education à la Mobilité et la Sécurité Routière

19/01/2021

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation, à propos de l’Éducation à la mobilité et à la sécurité routière.

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Depuis de nombreuses années, l'éducation à la mobilité et à la sécurité routière (EMSR) constitue un point d'attention important au sein de notre enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles. 

En attestent les nombreuses collaborations entre nos écoles, l'Institut Vias - anciennement Institut belge pour la sécurité routière (IBSR) - et les Régions. Sur son portail de la mobilité, la Région wallonne met par exemple à disposition des établissements scolaires, de manière virtuelle ou physique, des outils pédagogiques. En outre, elle propose des contacts avec différents ASBL ou opérateurs dispensant des animations scolaires en EMSR, mais aussi avec les différentes zones de police, ainsi que des animations similaires destinées aux élèves de l'enseignement obligatoire.

En décembre dernier, dans le cadre des États généraux de la sécurité routière en Wallonie, la ministre wallonne chargée de la Sécurité routière, Mme Valérie De Bue, a dévoilé plusieurs de ses priorités en la matière. Selon elle, il convient de renforcer l'éducation à la sécurité routière dès le plus jeune âge grâce à des partenariats avec les écoles. Le processus doit être amorcé dès l'école primaire et se poursuivre en secondaire, lorsque les engins motorisés commencent à apparaître, mais aussi par la suite, dans l'enseignement supérieur, lorsque le jeune fait ses premiers pas en tant que conducteur. La ministre précise que cette formation continue relève d'une stratégie à long terme dont le but est de sensibiliser une nouvelle génération.

L'idée principale de la ministre De Bue serait de développer un brevet du piéton qui irait plus loin que les enjeux de mobilité fixés à l'heure actuelle. Des projets de ce type existent déjà, mais de manière assez disparate. L'objectif serait de généraliser ce projet à l'ensemble des élèves des écoles primaires en Fédération Wallonie-Bruxelles, en première ou en deuxième année, et ce, dès la rentrée 2021‑2022. L'idée serait par ailleurs de former les enseignants eux-mêmes afin qu'ils puissent donner ces cours.

Madame la Ministre, pourriez-vous faire le point sur l'enseignement actuel de l'EMSR au sein de nos écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles? Quelles collaborations existent dans ce domaine entre notre Fédération et les Régions wallonne et bruxelloise? Avez-vous déjà évoqué avec Valérie De Bue sa proposition de généraliser le brevet du piéton à tous les élèves en première ou deuxième année de l'enseignement primaire? Où en sont vos discussions à cet égard? Avez-vous des échanges similaires avec la ministre bruxelloise chargée de la Mobilité? Un projet visant les mêmes objectifs existe-t-il en Région bruxelloise?

Par ailleurs, si vous êtes favorable à une telle proposition, envisagez-vous de lancer rapidement un appel à projets? En termes d'organisation, sous quelle forme ce brevet du piéton sera-t-il établi? Les enseignants seront-ils formés pour dispenser eux-mêmes cette formation? La méthode adoptée sera-t-elle comparable à celle du brevet du cycliste et opterez-vous ainsi pour des cours théoriques et des exercices de terrain en temps de circulation? Enfin, avez-vous déjà fixé une échéance pour l'aboutissement de ces projets? 

Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation.- Madame la Députée, mon administration travaille en étroite collaboration avec les deux Régions pour coordonner les initiatives en matière de sécurité routière à l'école, ainsi que leur promotion. 

Ainsi, la circulaire 7843 du 20 novembre 2020 propose aux directions toutes les actions à disposition des écoles en matière d'EMSR. Par ailleurs, des formations de référents en EMSR, tant dans l'enseignement fondamental que secondaire, figurent dans le catalogue de l'Institut de la formation en cours de carrière (IFC). Ces référents deviennent par la suite de véritables personnes-ressources en EMSR dans leur école. Ils sont chargés de centraliser les informations relatives à l'EMSR et favorisent la mise en œuvre de projets au sein de leur école.

En ce qui concerne le brevet du piéton, nous n'avons pas encore eu de contact quant à sa généralisation pour les élèves de première et de deuxième années primaires en Wallonie, mais je suis certaine que cela sera bientôt le cas, à l'occasion d'un prochain comité de pilotage de l'accord de coopération EMSR.

Quant à la Région de Bruxelles-Capitale, elle finance depuis 2015 l'organisation d'un brevet du piéton sur son territoire. Celui-ci concerne les classes de première année primaire. Tous les documents préparatoires à ce brevet sont librement accessibles pour les enseignants depuis le site de l'organisation GoodPlanet qui coordonne ce projet. Plusieurs zones de police dispensent également des formations de ce type. Au niveau de la démarche, la formation du brevet du piéton à Bruxelles est très proche de celle relative au brevet du cycliste. Pour mémoire, 15 % des écoles bruxelloises participent aux démarches relatives au brevet du cycliste. L'obtention de ce brevet implique une formation de base pour les enseignants, un apprentissage théorique en classe, ainsi qu'une formation pratique, dans la cour d'abord, en rue ensuite.

Les apprentissages portent sur les comportements qui peuvent directement être utiles aux enfants de 6 ou 7 ans: marcher correctement sur un trottoir ou choisir un bon lieu de traversée notamment. Les appels à projets de l'enseignement et leurs thématiques sont appelés à être évalués, mais, pour l'heure, je n'ai qu'à me réjouir des collaborations nouées avec les deux Régions en termes d'EMSR.

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Je vous remercie, Madame la Ministre, pour ces précisions. Si plusieurs dispositifs et appels à projets existent déjà, j'estime que nous devons aller plus loin en réfléchissant à d'autres pistes pour renforcer les bons comportements de nos jeunes en termes de sécurité routière. L'idée de ce brevet du piéton m'a donc particulièrement séduite. Je reviendrai vers vous à ce sujet lorsque vous aurez pu consulter la ministre De Bue à cet égard. Je prends bonne note du fait qu'il existe des projets similaires en Région bruxelloise et je ne manquerai pas de revenir également vers vous à ce sujet.