Question sur la formation des enseignants de maternelle aux référentiels des compétences initiales

09/03/2021
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation, à propos de la formation des enseignants de maternelle au référentiel des compétences initiales.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, j'aimerais faire le point avec vous sur la formation des enseignants du niveau maternel au nouveau référentiel des compétences initiales, entré en vigueur en septembre dernier. En novembre dernier, vous avez indiqué que, parmi les formations qui avaient dû être suspendues en mars 2020, 60 sessions avaient pu être terminées depuis la rentrée de septembre, mais que malheureusement, pour celles qui devaient encore se dérouler, tout était à refaire en vue de leur organisation. Vous avez ajouté qu'un des scénarios à l'étude consistait à envisager que la partie de ces formations prévue en présentiel soit dispensée, elle aussi, à distance, tout en précisant qu'il était important pour les directions de conserver la modalité de formation en présentiel, étant donné qu'elle se déroule sur une seule et même journée. À cet égard, vous avez dit travailler à la recherche d'une solution avec l'Institut de la formation en cours de carrière (IFC).

Où en est cette concertation avec l'IFC? Quel choix a été opéré quant à la dispense des formations à distance ou en présentiel, tant pour les enseignants que pour les directeurs? Tous les enseignants et directeurs de maternelle ont-ils à présent pu suivre cette formation? Dans la négative, le référentiel étant en vigueur depuis plus de six mois, votre gouvernement en fait-il bien une priorité? De manière générale, pourriez-vous faire le point sur ce dossier?

Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation. - Au vu du contexte sanitaire et de manière à finaliser les formations au terme de la présente année scolaire, la partie en présentiel des formations destinées aux enseignants maternels et aux maîtres de psychomotricité a été partiellement transformée en cours à distance synchrones, en présence de formateurs. Cette nouvelle partie à distance a débuté le 1er mars dernier et les premiers retours informels dont dispose l'IFC sont globalement positifs. Cependant, quelques difficultés d'ordre technique sont parfois encore observées et certains enseignants regrettent de ne pas pouvoir suivre cette formation en présentiel. 

Au cours de l'année 2019-2020, 6 223 personnes ont suivi la formation au référentiel des compétences initiales. En raison de la pandémie, 5 717 d'entre elles n'ont pas pu finaliser leur formation cette même année; toutefois, elles ont pu suivre la première phase à distance. En 2020-2021, lors des mois de septembre et d'octobre, 1 315 enseignants ont pu finaliser leur formation. 

Les attendus listés dans ce référentiel constituent avant tout des balises précisant ce qu'il faut chercher à faire atteindre par un élève en fin de deuxième année maternelle ou de troisième année maternelle. S'il n'y a pas d'évaluation formelle de chaque élève en fin d'année, c'est bien la pratique de l'évaluation formative qui amène l'enseignant à adapter sa pratique pour que chaque élève atteigne les attendus visés. Je rappelle que le maintien en troisième maternelle doit rester exceptionnel et n'est d'ailleurs nullement prévu pour un enfant qui n'aurait pas rencontré certains attendus.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, si le mode de dispense choisi, en présentiel ou par vidéoconférence, peut avoir des conséquences, il est surtout important que ces formations soient bien dispensées au plus vite. Six mois après l'entrée en vigueur des référentiels pour l'enseignement maternel, un manque de formation des enseignants à ceux-ci rendrait inutile leur implémentation au début de cette année scolaire. Il pourrait même entraîner des inégalités dans le sens où les enseignants déjà formés peuvent dispenser ces nouvelles «matières», contrairement à ceux qui n'ont pas encore terminé leur formation.

Quoi qu'il en soit, je me réjouis que le retard se résorbe malgré le prolongement la crise sanitaire. Ce retard est d'ailleurs tout à fait compréhensible.