Question sur la fréquentation scolaire en maternelle
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos de la fréquentation scolaire en maternelle
Mme Stéphanie Cortisse (MR). – Madame la Ministre, je vous ai
déjà interrogée à plusieurs reprises au sujet du nécessaire renforcement de la
fréquentation scolaire régulière dans l'enseignement maternel.
Mes questions s'inscrivaient dans le cadre d'une
potentielle obligation de la scolarisation dès l'âge de trois ans et
concernaient donc non seulement la troisième année, mais aussi les première et
deuxième années de l'enseignement maternel. Il s'agit d'une demande portée par
mon groupe politique au niveau fédéral.
Le 13 septembre 2022, en Commission, vous nous annonciez
une hausse inquiétante du taux d'absentéisme en troisième année de
l'enseignement maternel. Pour les années scolaires 2020-2021 et 2021-2022, les
pourcentages d'élèves absents s'élevaient respectivement à 9,03 % et 10,92 %.
Vous annonciez par ailleurs que le Service du droit à
l'instruction (SDI) avait réalisé une analyse qui avait pour objectif de
vérifier si les élèves absents inscrits en troisième année de l'enseignement
maternel au cours de l'année scolaire 2020-2021 étaient encore en situation
d'absentéisme au cours de l'année scolaire suivante. En l'occurrence, il est
apparu que la moitié d'entre eux devaient faire l'objet d'une attention
particulière.
Cette tendance s'est-elle confirmée au cours de l'année
scolaire 2022-2023? Pouvez-vous nous exposer les chiffres récoltés jusqu'au 31
août 2023 et les comparer avec ceux de l'année scolaire précédente?
Pourriez-vous comparer ces mêmes chiffres avec ceux relatifs à l'absentéisme
dans l'enseignement primaire et l'enseignement secondaire? La troisième année
de l'enseignement maternel est-elle encore l'année de l'enseignement
fondamental la plus concernée par l'absentéisme scolaire injustifié?
Par ailleurs, vous annoncez la création d'une application
consacrée à la gestion de la fréquentation scolaire et dont les objectifs sont
multiples. Il s'agit d'informatiser la prise de présence et la tenue des
registres; d'automatiser et de systématiser la notification des absences
injustifiées sans accroître la charge de travail des équipes éducatives; de
s'assurer que chaque élève risquant le décrochage scolaire est suivi de manière
efficace. Vous précisez toutefois que cet outil n'a pas pour but de calculer le
taux de fréquentation en classe d'accueil ainsi qu'en première et en deuxième
années de l'enseignement maternel, mais qu'il s'agit d'une possibilité pour les
écoles.
Quel est l'état d'avancement de cet outil numérique? Dans
sa Déclaration de politique communautaire (DPC), le gouvernement a annoncé
vouloir favoriser la fréquentation de l'école à partir de trois ans. Dès lors,
pourquoi ne pas demander à toutes les écoles de recenser la fréquentation des
élèves inscrits, y compris en classe d'accueil, ainsi qu'en première et
deuxième années de l'enseignement maternel?
Mme
Caroline Désir, Ministre de l'Éducation. – Madame la Députée, je vous livre les
informations que les services de l'administration m'ont transmises. Pour
l'année scolaire 2022-2023, le taux d'absentéisme scolaire en troisième année
d'enseignement maternel s'élève à 11,98 % contre 7,82 % pour l'enseignement
primaire, toutes années confondues. Par rapport à l'année antérieure, ce taux
n'évolue que faiblement puisqu'il était déjà de 10,92 %.
Concernant
votre question relative au développement d'une solution numérique pour assurer
la prise des présences et la tenue des registres de fréquentation en troisième
année de l'enseignement maternel, les tests sont en cours dans plusieurs écoles
fondamentales. Malheureusement, le développement de différents modules a dû
être ralenti pour permettre aux équipes de faire face à d'autres priorités
numériques. Lorsqu'un outil sera finalisé, il conviendra d'adapter le cadre
réglementaire pour donner une base légale à ce recensement. Eu égard au
recensement de la fréquentation des élèves inscrits en classe d'accueil, ainsi
qu'en première et deuxième années de l'enseignement maternel, il n'est pas
prévu, à ce stade, de l'envisager dans le cadre des développements futurs.
Mme
Stéphanie Cortisse (MR). –
La situation est tout de même assez
inquiétante: en 2020‑2021, le
taux d'absentéisme en troisième année de l'enseignement maternel s'élevait à
9,03 %; en 2021‑2022, à
10,92 % et en 2022‑2023 à
11,98 %. Ces chiffres posent question.
Il ne suffit pas d'abaisser l'âge de l'obligation
scolaire, encore faut-il que celle-ci soit respectée. Nous savons combien la
fréquentation de l'enseignement maternel est essentielle pour le développement
de l'enfant. C'est pourquoi mon groupe souhaite abaisser l'âge de l'obligation
scolaire à trois ans. Mais on constate que celle-ci n'est pas respectée à
l'âge de cinq ans. Nous devons renforcer les contrôles et les sanctions à
l'égard des parents qui ne respectent pas l'obligation scolaire. Ce dossier est
important et mon groupe continuera d'être attentif à son suivi.