Question sur la politique de détachement des membres du personnel et la pénurie
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos de la politique de détachement de membres du personnel en vue d'une optimisation du coût dans un contexte de pénurie et de la meilleure maîtrise des articles de base (AB) «Traitements»
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Madame la Ministre, trois projets ont
été identifiés pour renforcer le processus de revue des dépenses en 2023, dans
la volonté de mieux utiliser les budgets déterminés. Pour ce qui concerne
l'enseignement, la cible est la politique de détachement de membres du
personnel en vue d'une optimisation du coût dans un contexte de pénurie.
Dans le cadre du
pilotage budgétaire, il est également prévu de poursuivre les travaux pour
mieux maîtriser les articles de base (AB) «Traitements».
Où en sont ces
travaux? Quelles pistes sont-elles envisagées pour mieux contrôler les AB
«Traitements»? Quelles mesures sont-elles en discussion concernant la politique
de détachement de membres du personnel? Combien de membres de personnel de
l'enseignement sont-ils détachés notamment dans les organisations de jeunesse?
Si vous n'avez pas la réponse à cette question aujourd'hui, je vous adresserai
une question écrite à ce sujet. Enfin, quel est le calendrier pour la
concrétisation de ces travaux?
Mme Caroline
Désir, Ministre de l'Éducation. – Madame la Députée,
les cahiers des charges des trois nouveaux projets de revue des dépenses ont
été approuvés par le Gouvernement le 9 février dernier. Les objectifs
poursuivis par la revue des dépenses entamée par mon cabinet donnent lieu à
trois pistes d'action.
La première
consiste à recadrer la politique de détachement des enseignants à
l'administration et à évaluer la suite à réserver aux différents départs en
fonction du screening des ressources humaines.
La deuxième est d'envisager
une alternative, sans impact budgétaire additionnel, à la politique de
détachement actuel au sein des organisations de jeunesse subventionnées en vue
de modifier ultérieurement la base réglementaire en concertation avec le
secteur.
Enfin, afin de
garantir une meilleure coordination entre l'administration et les ministres de
tutelle et à poursuivre les objectifs de la revue des dépenses, la troisième
action consiste à envisager l'utilisation d'un outil informatique pour faire
l'état des lieux en temps réel de toutes les charges de mission allouées.
Le délai pour
atteindre ces objectifs, à l'exception du cadastre en temps réel, est commun à
l'ensemble des revues des dépenses. Il est fixé au mois de septembre 2023, ce
qui coïncide avec le début des travaux d'élaboration du budget initial de 2024.
L'objectif n'est
nullement de mettre en difficulté des secteurs en y supprimant des emplois. Il
s'agit plutôt bien de trouver une alternative au système des charges de mission
lorsqu'il apparaît que les emplois occupés n'ont pas de lien direct avec les
missions de l'enseignement et que ces fonctions pourraient être assurées par
d'autres profils. Je prendrai l'exemple du secteur de la jeunesse. Si le
système des charges de mission y est abandonné, ce sera au profit d'un autre
mécanisme permettant le maintien de l'ensemble des postes selon d'autres
modalités de recrutement et de financement. Dans un contexte de pénurie, nous
recherchons une opération gagnant-gagnant pour que le monde de l'enseignement
perde moins d'enseignants et que le secteur concerné par la revue des dépenses
garde les emplois nécessaires.
Concernant le
pilotage des AB «Traitements», nous avons prolongé la convention relative à
l'élaboration d'un modèle de projection des masses salariales du personnel de
l'enseignement établie avec le Service de réinsertion par l'éducation et la
probation (SERP). Il conviendra donc d'assurer le transfert de l'outil à
l'administration afin que celle-ci soit autonome pour effectuer les simulations
et les différentes mises à jour nécessaires. Un accompagnement du SERP à ce
sujet s'avère essentiel. Il s'agira également de permettre au SERP de
poursuivre les tests de fiabilité de l'outil en comparant les projections et
les réalisations.
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Madame la Ministre, je vous remercie
pour ces éclaircissements. Je comprends mieux votre objectif. Le but n'est
effectivement pas de déstabiliser le secteur de la jeunesse, mais de parvenir à
une situation gagnant-gagnant. Je suis tout à fait d'accord avec vous.