Question sur la procédure d'attribution de périodes de puéricultrice dans le maternel
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos de la procédure d'attribution de périodes de puéricultrice dans les écoles maternelles
Mme Stéphanie Cortisse (MR). – L'avis n°3 du Groupe central du Pacte pour un enseignement d'excellence prévoit un «renforcement de la qualité de l'accueil et de l'enseignement en maternelle». Il est notamment prévu «la présence d'une puéricultrice par implantation, et si possible par classe d'accueil, dont le rôle et la fonction sont envisagés dans un aspect global «d'edu-care».
Ce sont donc 1.155
équivalents temps plein (ETP) supplémentaires qui ont progressivement été
déployés à partir de 2017 pour le renforcement de l'encadrement dans
l'enseignement maternel. Le budget consacré à cet encadrement a augmenté de 7
%, soit plus de 50 millions d'euros. L'encadrement est progressivement passé de
17 élèves pour un membre du personnel en 2016-2017 à 14 élèves en 2020-2021.
Toutefois,
certaines écoles fondamentales ne disposent toujours d'aucune puéricultrice
pour leurs classes maternelles.
Madame la Ministre,
lors de la réunion de Commission du 4 juillet dernier, vous avez indiqué que la
trajectoire budgétaire du gouvernement ne permettait pas l'octroi d'un ETP par
implantation maternelle. Vous avez ajouté que l'attribution des postes de
puériculteurs s'opère au départ des demandes des pouvoirs organisateurs, sur la
base des critères fixés par décret.
Vous avez également
précisé que, conformément à la circulaire 8863, le mécanisme d'attribution et
les procédures y afférentes faisaient l'objet d'une révision. En effet, dans
cette circulaire émise le 10 mars 2023, vous avez indiqué travailler à l'instauration
d'un mécanisme amélioré d'attribution de ces postes grâce à un dispositif légal
spécifique devant entrer en vigueur au mois d'avril 2024. La phrase suivante
ajoute que «de nouveaux critères objectifs seront ainsi envisagés de manière à
assurer une plus grande lisibilité et une transparence accrue de ce mécanisme».
Quelles sont les
règles actuelles pour la procédure d'attribution de l'encadrement
supplémentaire dans l'enseignement maternel, y compris les périodes de
puéricultrices? Où en est la réflexion quant à l'établissement de nouveaux
critères objectifs pour leur attribution? Quels sont ces nouveaux critères? Le
nouveau mécanisme d'attribution entrera-t-il bien en vigueur au mois d'avril
2024 en vue de l'année scolaire suivante?
Mme Caroline
Désir, ministre de l'Éducation. – Les règles
d'attribution des postes de puériculteurs et puéricultrices sont principalement
édictées dans trois textes: le décret du 2 juin 2006 relatif au cadre organique
et au statut des puériculteurs des établissements d'enseignement maternel
ordinaire organisés et subventionnés par la Communauté française; le décret du
12 mai 2004 fixant les droits et obligations des puériculteurs et portant
diverses dispositions relatives à la valorisation des jours prestés par le
personnel non statutaire de la Communauté française; le décret du 12 mai 2004
relatif à la définition de la pénurie et à certaines Commissions dans
l'enseignement organisé ou subventionné par la Communauté française.
Une des premières
mesures instaurées dans le cadre du Pacte pour un enseignement d'excellence
visait le renforcement de l'encadrement dans l'enseignement maternel. 50
millions d'euros ont été consacrés à cette politique, mais la trajectoire
budgétaire du gouvernement ne permet pas l'octroi d'un ETP par implantation
maternelle dans cette fonction de recrutement.
L'attribution des 1.594
postes actuels s'opère au départ des demandes des pouvoirs organisateurs et sur
la base des critères fixés par les trois décrets susmentionnés.
La semaine
dernière, le gouvernement a adopté en première lecture un avant-projet de
décret visant à apporter une assise législative aux aides complémentaires dans
le secteur de l'enseignement bénéficiant des subventions régionales, à
améliorer le mécanisme d'attribution des postes dans l'enseignement obligatoire
et à modifier diverses dispositions tendant à harmoniser le traitement de la
fonction de recrutement de puériculteurs. Quelques changements seront déjà
opérés pour l'attribution biannuelle prévue au printemps prochain, mais
l'application du dispositif a été envisagée de façon progressive afin de
permettre aux acteurs de s'ajuster à ce changement de paradigme. Nous
analyserons ce texte ensemble lorsqu'il sera soumis au Parlement.
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Madame la Ministre, je note que
l'élaboration d'un nouveau texte progresse.
J'aimerais
cependant rappeler le rôle essentiel des puéricultrices: elles s'occupent
notamment des plus jeunes enfants, épaulent les instituteurs maternels et
contribuent au bien-être et au développement physique et mental des élèves.
Leur apport est aussi crucial en termes d'apprentissage des premières règles
d'hygiène, car de plus en plus d'enfants arrivent à l'école sans avoir appris à
être propres. Cette situation oblige les instituteurs à s'occuper de ces
enfants lorsqu'ils n'ont pas la chance d'être soutenus par une puéricultrice,
ce qui nuit au reste du groupe et aux apprentissages.
Le renforcement de
la qualité de l'accueil et de l'enseignement dans les écoles maternelles doit
donc se poursuivre, même s'il est déjà bien entamé. En effet, sur le terrain,
les écoles ne disposant pas d'une puéricultrice trouvent leur situation injuste
et demandent que des périodes supplémentaires soient libérées pour les
soutenir.
Nous nous attardons
plus souvent sur toutes sortes de mesures liées à la gratuité, qui figurent
bien dans le Pacte pour un enseignement d'excellence et font effectivement
l'objet d'un accord au sein du gouvernement, mais c'est également le cas des
mesures visant le recrutement d'une puéricultrice par implantation dans
l'enseignement maternel! Il s'agit donc d'une priorité politique dans
l'attribution de budgets très conséquents. Concrètement, du point de vue des
enseignants, la gratuité scolaire représente des charges supplémentaires:
certains affirment qu'ils doivent s'occuper eux-mêmes des plumiers des élèves,
par exemple. Par contre, le recrutement d'une puéricultrice par implantation,
que les enseignants réclament et qui leur serait d'une grande aide, n'arrive
pas. La « gratuité scolaire » est la priorité politique que vous avez
choisie, mais il en existe d'autres.