Question sur la remontée des contaminations Covid-19 et la rentrée 2022

18/07/2022

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée (MR), à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos de la remontée des contaminations à la Covid-19 et éventuelles mesures sanitaires de la prochaine rentrée scolaire

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Nous espérions, une nouvelle fois, que la pandémie de Covid-19 serait derrière nous. Toutefois, la remontée des contaminations à cause de nouveaux variants nous fait craindre une rentrée chahutée au sortir des vacances d'été.

Comment anticipez-vous la rentrée? Un plan sanitaire propre au monde scolaire est-il prévu selon les différentes situations qui pourraient se présenter? Un baromètre avec des codes de couleurs et des protocoles serait-il de nouveau de mise? Une conférence interministérielle (CIM), ou un autre type de réunion, est-elle prévue?

Un suivi des contacts impliquant les services de promotion de la santé à l'école (PSE), les centres PMS et les directions sera-t-il de nouveau activé? Des quarantaines spécifiques seront-elles mises en œuvre? Utiliserions-nous de nouveau les notions de cas contacts et de foyers, avec les fermetures de classes qui s'ensuivent?

Pourriez-vous, si vous disposez d'éléments nouveaux depuis la dernière commission, refaire le point sur l'équipement des écoles en détecteurs de CO2?

Comment tout mettre en œuvre pour éviter de retourner à l'hybridation pour certaines années du secondaire? Pourriez-vous faire le point sur l'état de l'équipement des écoles et des élèves en outils numériques, vu qu'on ne peut malheureusement jamais exclure un retour à un enseignement à distance, ou, à tout le moins, hybride? Dans cette hypothèse, les présences aux cours à distance seraient-elles dorénavant prises, et en conséquence les absences comptabilisées?

Une circulaire est-elle prévue afin d'informer les acteurs de l'enseignement par rapport à l'ensemble de ces questionnements?

Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation. -Nous continuons à suivre de près les évolutionsde la situation sanitaire. Malgré les taux de contamination en hausse, vous aurez constaté, Mesdames les Députées, que les experts ne préconisent aucune mesure spécifique dans la société à ce stade et que la situation n'a justifié aucune décision du Comité de concertation (Codeco) vis-à-vis de nouvelles restrictions. À ce jour, aucune discussion n'a eu lieu à ce sujet et la vie quotidienne demeure quasiment normale dans tous les domaines, jusqu'à nouvel ordre. Logiquement, il en va de même pour l'enseignement.

En mars dernier, la CIM Santé a validé la stratégie à long terme proposée par l'Economic Risk Management Group (ERMG) concernant le testing, l'isolement et la quarantaine. Les mesures générales de gestion de cas et de contacts sont déterminées et appliquées en fonction de la situation. À l'heure actuelle, l'analyse épidémiologique confirme que nous sommes dans la situation de «faible ratio sévérité de la maladie» par rapport au nombre de cas. Dans cette configuration, aucune mesure n'est à prendre au sein des collectivités enfance et jeunesse. J'espère que la situation restera telle, car les périodes de quarantaine répétées et de fermeture d'écoles ou de classes ont eu un immense impact sur la scolarité des élèves et sur les apprentissages.

Aujourd'hui, nous sommes en effet en train d'en payer le prix en termes de décrochage scolaire - nous y reviendrons dans une question orale suivante - et de redoublements. Ces difficultés peuvent toutefois encore être résorbées. Il n'y a en effet pas de fatalité, mais tout nouvel événement qui provoquerait de nouvelles interruptions dans la fréquentation sereine de l'école et qui empêcherait la continuité des apprentissages pourrait avoir des conséquences irréversibles pour toute une génération d'élèves. Nous ne maîtrisons pas les nécessités qu'imposera le contexte sanitaire à la prochaine rentrée. Nous devons rester, par conséquent, extrêmement prudents. En tant que ministre de l'Éducation, je dois pourtant être très claire sur les immenses dégâts potentiels pour toute une génération.

Quoi qu'il en soit, si le Codeco décide de relancer le tracing en fonction de la stratégie de long terme adoptée que j'évoquais tout à l'heure, il est acquis qu'il reprendrait selon les modalités établies entre l'ONE, l'Agence pour une vie de qualité (AViQ) et la Commission communautaire commune (COCOM) depuis le 17 novembre dernier.

Vous posez toutes deux, Mesdames Cortisse et Vandorpe, une question concernant les détecteurs de CO2 et la stratégie de ventilation; ce point reste particulièrement important à mes yeux. Je vous répète en substance ce que j'ai déjà dit à ce sujet à M. Vossaert lors de notre dernière commission du 7 juillet dernier. Rapidement, nous avons pris des mesures et émis des recommandations générales en matière d'aération et de ventilation par voie de circulaires, notamment les no 8077 et no 8321, respectivement du 30 avril 2021 et du 18 octobre 2021.

Ces consignes ont encore été durcies en novembre dernier lorsque notre Fédération a demandé à toutes les écoles d'effectuer une analyse de risques pour identifier les mesures à prendre en termes d'aération et de ventilation en fonction de la spécificité de chaque bâtiment, dont l'équipement en détecteurs de CO2. En complément, vous vous rappellerez qu'une enveloppe budgétaire a été dégagée par notre Fédération pour soutenir le déploiement de la stratégie de ventilation et d'aération dans les écoles. Un recensement des écoles qui ont réellement réalisé cette analyse de risques et qui se sont équipées en conséquence est en cours.

En outre, la réalisation d'un sondage simplifié est envisagée pour disposer d'un aperçu le plus exhaustif possible des dispositions effectivement mises en œuvre sur le terrain. Ses modalités sont actuellement étudiées avec les fédérations de PO et Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE). Les écoles qui n'auront pas donné d'informations feront immédiatement l'objet d'une relance ciblée et, le cas échéant, seront invitées à se mettre en ordre. Les consignes d'aération et de ventilation seront rappelées aux établissements scolaires juste avant la prochaine rentrée, de même que les recommandations en matière de prévention des risques pour les personnes vulnérables.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Je ne vous ai pas entendue, Madame la Ministre, sur l'état des lieux de l'équipement numérique dans les écoles et des élèves. Je reviendrai à la rentrée sur ce sujet important, indépendamment de la crise sanitaire.

Effectivement, si la situation sanitaire devenait alarmante, c'est d'abord le Codeco qui devra se prononcer sur la base du nombre d'hospitalisations, en particulier dans les unités de soins intensifs. Nous devrons alors à nouveau plaider pour que l'école reste la priorité no 1.

La crise sanitaire a beaucoup de conséquences sur les apprentissages des élèves et sur le décrochage scolaire. Nous devrons donc rester très attentifs à cela au sein de notre Fédération. Nous devons également prévoir et anticiper afin d'avertir les opérateurs de l'enseignement en temps et en heure. J'y resterai donc très attentive d'ici la rentrée et je sais, Madame la Ministre, que vous le serez également.