Question sur la scolarisation des enfants germanophones hospitalisés en FWB

14/03/2023

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos de la scolarisation des enfants germanophones ou néerlandophones hospitalisés en Fédération Wallonie-Bruxelles

Mme Stéphanie Cortisse (MR). – Ce 10 mars 2023 se tenait la «Journée Pyjama», organisée chaque année par l'ASBL ClassContact qui vient en aide aux enfants malades de longue durée. Cet évènement annuel destiné aux enseignants et aux élèves leur offre la possibilité de témoigner de leur solidarité: le pyjama symbolise ces enfants qui passent leur journée à la maison ou à l'hôpital, ne pouvant pas se rendre à l'école à cause de leurs problèmes de santé. L'an dernier, pas moins de 1 000 écoles et classes y ont participé, avec un concours photo à la clé.

C'est l'occasion pour moi de revenir vers vous par rapport à la problématique de la scolarisation des enfants germanophones ou néerlandophones hospitalisés en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Pour rappel, au sein de la Fédération, un élève fréquentant une école à l'hôpital bénéficie d'une double inscription scolaire: celle dans son école d'origine – enseignement ordinaire ou spécialisé – et celle de l'école à l'hôpital, c'est-à-dire dans l'enseignement spécialisé de type 5. L'élève reste administrativement attaché à son école d'origine pour toute la durée de son hospitalisation, et parfois même durant sa convalescence à domicile.

Il me revient que des élèves germanophones souffrant de certaines maladies graves, telles que cancers ou leucémies, qui ne peuvent pas être traitées dans les hôpitaux de Saint-Vith ou d'Eupen et qui nécessitent souvent de lourds traitements sont hospitalisés en Fédération Wallonie-Bruxelles, par exemple à la Clinique CHC MontLégia ou au CHU de Liège. Or, cet enseignement mobile n'est proposé qu'en langue française, par des enseignants dépendant de la Fédération. Dans ces conditions, une série d'écoles germanophones essaient d'organiser des cours donnés par visioconférence. Toutefois, certains parents affirment que cette formule ne constitue pas une bonne solution. En effet, il est difficile pour un enfant malade de suivre ces cours à distance et ses parents doivent donc rester en permanence auprès de lui pour l'aider. En outre, ce système tend à isoler encore davantage les enfants concernés.

Des élèves flamands hospitalisés dans la partie francophone de notre pays pourraient ainsi rencontrer les mêmes problèmes.

Madame la Ministre, le 20 décembre dernier, en réponse à question écrite sur le sujet, vous avanciez que les structures d'enseignement spécialisé de type 5 actives dans les hôpitaux précités étaient en mesure de garantir la prise en charge des élèves germanophones par un enseignant maîtrisant l'allemand, pour autant qu'une demande soit adressée à l'école d'enseignement spécialisé. Toutefois, vous ajoutiez qu'il n'existait pas d'accord de coopération entre les Communautés à ce sujet et que, dès la rentrée de janvier 2023, vous chargeriez les services du Gouvernement d'en étudier la faisabilité.

Cette faisabilité a-t-elle été analysée? Qu'en ressort-il? Avez-vous consulté vos homologues germanophone et néerlandophone à ce sujet? Une coopération entre les trois Communautés est-elle bien envisagée? Comment permettre à ces élèves germanophones ou flamands hospitalisés en Fédération Wallonie-Bruxelles de continuer à suivre l'enseignement de leur propre Communauté – grâce à un enseignant mobile provenant de celle-ci – ou, du moins, d'être provisoirement scolarisés en Fédération Wallonie-Bruxelles grâce au mécanisme de l'enseignement spécialisé de type 5, moyennant l'accompagnement par un enseignant maîtrisant l'allemand ou le néerlandais selon le cas?

Enfin, combien d'écoles et d'élèves ont-ils participé cette année à la «Journée Pyjama» organisée par l'ASBL ClassContact? Comment la promotion de cet évènement est-elle réalisée auprès des écoles?

Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation. – Actuellement, la faisabilité d'un tel accord de coopération entre les Communautés pour l'accompagnement d'élèves germanophones ou néerlandophones hospitalisés en Fédération Wallonie-Bruxelles n'a pas encore été étudiée. En effet, avant de se lancer dans de tels travaux, il conviendrait de réaliser un état des lieux précis pour objectiver le nombre d'élèves potentiellement concernés.

Actuellement, les services du Gouvernement sont mobilisés par d'autres tâches plus urgentes, comme la vérification des chiffres de population scolaire. De plus, aucun des cas de figure que vous citez n'a été signalé, ni à mon administration ni à mon cabinet. N'hésitez dès lors pas à me communiquer les situations précises dont vous auriez connaissance et sur lesquelles repose votre question. Nous sommes bien entendu disposés à trouver des solutions.

Quant à la «Journée Pyjama» organisée par l'ASBL ClassContact et qui a eu lieu le vendredi 10 mars de cette année, elle permet effectivement aux élèves de témoigner symboliquement de leur solidarité envers les enfants malades qui passent leurs journées à la maison ou à l'hôpital et ne peuvent se rendre à l'école à cause de leurs problèmes de santé. L'année dernière, pas moins de 1 000 écoles et classes ont participé et 40 000 votes ont été récoltés pour désigner les meilleures photos prises au cours de cette journée. Pour cette nouvelle édition, je ne dispose pas encore des chiffres de participation. Quant à la communication réalisée sur cette thématique, une information a été publiée sur www.enseignement.be afin de mettre en avant l'événement et nous l'avons relayée sur les réseaux sociaux.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). – Je note que vos services sont occupés à d'autres tâches urgentes. Néanmoins, de votre propre initiative, vous me disiez au mois de décembre dernier que vous alliez les charger d'enquêter sur la faisabilité d'un accord de coopération. Peu importe qu'une telle enquête soit reportée: ne la perdez pas de vue. Cette problématique, essentielle pour les enfants et les parents concernés, sera difficilement objectivable: il s'agira de repartir de ces quelques cas pour que ces familles ne se retrouvent plus en difficulté. Un dialogue avec la Ministre germanophone de l'Enseignement devrait au moins être entamé à ce sujet. Je ne manquerai pas de revenir vers vous.