Question sur la valorisation des langues régionales endogènes en FWB

21/06/2022

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée (MR), à Mme Bénédicte Linard, Ministre de la Culture, à propos du suivi de la valorisation des langues régionales endogènes

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, je vous ai déjà interrogée à plusieurs reprises sur la valorisation des langues régionales endogènes en Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment à l'école.

Le 29 avril dernier, vous me précisiez qu'il était encore trop tôt pour me communiquer les conclusions de l'enquête sur la vitalité des langues régionales endogènes en Fédération Wallonie-Bruxelles menée par le Conseil de la langue française et de la politique linguistique (CLFPL). Vous m'expliquiez toutefois aussi que le rapport complet venait d'être présenté aux membres du comité d'accompagnement le 22 avril. Vous indiquiez également que les résultats feraient l'objet, ensuite, d'une analyse par les différents organismes encadrant le processus, tels que la Direction de la recherche scientifique, l'Observatoire des politiques culturelles (OPC), l'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) et le service des langues régionales endogènes. À présent, l'analyse de cette enquête est-elle finalisée? Pourriez-vous en présenter les conclusions et nous communiquer également le rapport complet? De quelle manière et selon quel calendrier allez-vous concrétiser ses recommandations?

Par ailleurs, vous déclariez disposer des résultats de l'enquête relative à la présence des langues régionales endogènes en milieu scolaire. Pourriez-vous également nous communiquer le rapport complet? Quelles propositions en ressortent pour les écoles, notamment par rapport à l'éveil aux langues ou au parcours d'éducation culturelle et artistique (PECA)? À cet égard, une concertation a-t-elle eu lieu avec la ministre Désir? Dans l'affirmative, qu'en ressort-il?

Mme Bénédicte Linard, Ministre de la Culture. - Depuis la présentation, le 22 avril dernier, du rapport final de cette enquête par l'institut de sondage, les derniers livrables commandés - des bases de données nettoyées - ont bien été fournis à la Direction de la recherche scientifique.

À présent, ces données font l'objet d'une analyse technique par le service de la coordination statistique et de la recherche. Cette étape est indispensable, car cette enquête concerne de nombreux groupes distincts. Elle interroge le public vis-à-vis de sa connaissance du picard, du wallon, du francique, du lorrain et du champenois, tout en prévoyant la possibilité de se positionner vis-à-vis de sous-ensembles. Entre-temps, des contraintes liées au mode d'enquête font que certains groupes ne sont représentés que par des échantillons réduits de répondants. Par conséquent, il faut vérifier que les résultats obtenus sont bien statistiquement significatifs. Ce travail est mené par mon administration, en interne.

À partir de septembre prochain, le comité d'accompagnement se réunira pour coordonner la réalisation d'un rapport présentant les résultats pertinents en détail. L'aboutissement de ce travail fera l'objet d'une communication par voie de presse. Je ne manquerai pas de vous transmettre le rapport à ce moment.

L'enquête poursuit l'objectif premier d'établir un état des lieux objectif de la vitalité des langues régionales endogènes en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Dans un second temps, l'analyse des résultats permettra d'identifier et de planifier des mesures destinées à renforcer cette vitalité, en concertation avec l'administration et les experts du comité d'accompagnement.

Les besoins du personnel enseignant identifiés par l'enquête relative à la présence des langues régionales endogènes en milieu scolaire concernent, d'une part, l'accès à des personnes-ressources susceptibles d'accompagner les enseignants dans des activités de sensibilisation aux langues régionales et, d'autre part, l'accès à des outils pédagogiques prêts à l'emploi, tels que des séquences de cours ou des cahiers d'activités. L'administration s'attelle à répondre à ces besoins, mais doit composer avec les contraintes liées au nombre de personnes susceptibles de fournir une expertise pour chaque région linguistique de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Vis-à-vis du besoin d'intervenants, le programme «Langues et cultures régionales en classe» sera concrétisé au cours de cette année. Inspiré des principes généraux des ateliers «La plume au bout de la langue» développés par la Direction de la langue française, ce programme permettra de rétribuer des animateurs qualifiés intervenant en classe à la demande des enseignants. Il sera présenté le 22 juin aux entités locales ayant le label «Ma commune dit oui aux langues régionales». Il ne vous aura pas échappé que quatorze nouvelles communes ont rejoint les 28 initiales, portant à 42 le nombre de communes de Wallonie qui sont inscrites dans ce processus de labellisation.

Concernant cette fois le besoin d'outils, de nouveaux projets ont été menés ces derniers mois. La Fédération Wallonie-Bruxelles a soutenu financièrement la parution, en mai dernier, du dossier pédagogique «Portraît d'one pome. Aroutiner l'djon nèsse au walon». Elle soutient également deux projets d'animation destinés au public scolaire, portés par l'Espace Arthur Masson de Treignes et par la bibliothèque de Virton. Leur finalisation est fixée à septembre prochain.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Je vous remercie, Madame la Ministre, pour vos réponses. Je ne manquerai pas de vous questionner à nouveau, en temps opportun, pour connaître les résultats de cette enquête et pour les examiner plus en profondeur. Je serai particulièrement attentive à la réflexion sur l'intégration de ces langues régionales endogènes à écoles, notamment dans le nouveau cours d'éveil aux langues instauré dans nos écoles depuis la rentrée 2020-2021, de la première maternelle à la deuxième année primaire.