Question sur l'apprentissage des dialectes de Wallonie

12/10/2021

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Education, intitulée «Apprentissage des dialectes de Wallonie dans l'enseignement obligatoire»

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Le décret du 2 février 1983 relatif à l'étude, à l'École, des dialectes de la Wallonie prévoit que «dans l'enseignement primaire et secondaire, le recours à un des dialectes de Wallonie est autorisé chaque fois que les enseignants pourront en tirer profit pour leur enseignement, notamment pour l'étude de la langue française». 

Le texte prévoit également que «dans l'enseignement primaire, l'autorisation de la Direction générale est requise pour inscrire cette activité dans la limite d'une heure par semaine. Si l'enseignement subventionné officiel ou libre tient à inscrire cette activité dans la limite d'une heure par semaine, le pouvoir organisateur doit demander l'autorisation requise à l'alinéa 1er du présent article, via l'inspection cantonale. Pour l'enseignement de l'État cette autorisation sera demandée par le chef d'établissement, via l'inspection. Le pouvoir organisateur ou le chef d'établissement désireux de le faire doit fournir un contenu structuré de cet enseignement. Dans l'enseignement secondaire, l'enseignement d'un dialecte ainsi que de la littérature et des arts populaires locaux, peut prendre place dans le cadre des activités complémentaires et des activités para- et extra-scolaires». 

Ce décret fêtera bientôt ses quarante ans, et il n'a pas été revu depuis son entrée en vigueur. Madame la Ministre, une évaluation de ce décret a-t-elle été menée, récemment ou durant ces quarante dernières années? Sinon, pourriez-vous solliciter son évaluation par votre administration en vue de l'actualiser, au moins en ce qui concerne les termes employés, comme «l'inspection cantonnale» ou «l'enseignement de l'État»? Pour quelles raisons ce décret n'est-il pas applicable dans l'enseignement maternel? Ne pourrait-il pas être révisé en ce sens, surtout au vu des nouveaux référentiels de compétences initiales? L'éveil aux langues est à présent dispensé dans l'enseignement maternel et fait expressément référence aux langues régionales. Combien d'écoles ont demandé une autorisation à l'organe compétent pour enseigner les dialectes wallons, conformément au décret? Des actions pourraient-elles être réalisées pour promouvoir ce décret auprès des acteurs de l'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le respect de leur liberté pédagogique? Enfin, le gouvernement envisage-t-il d'autres actions concernant l'apprentissage des dialectes de Wallonie dans l'enseignement obligatoire en Fédération Wallonie-Bruxelles en vue d'en perpétuer l'existence? Ces dialectes font partie de notre culture et de notre patrimoine.

Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation.- Madame la Députée, le décret auquel vous faites référence date du 2 février 1983. Si la Communauté française était déjà née, le contexte social n'était pas du tout le même qu'aujourd'hui. L'administration n'a donc aucun chiffre à communiquer sur le sujet. 

En revanche, l'ouverture aux langues est bien à l'ordre du jour des travaux du Pacte pour un enseignement d'excellence. Depuis la rentrée 2020, il est bien prévu que l'enseignant titulaire exerce ses élèves à l'éveil aux langues à raison d'une période par semaine de la première année maternelle à la deuxième année primaire. 

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, je suis un peu déçue par votre réponse. Je note que l'administration ne dispose pas de chiffres, mais le décret n'a pas été abrogé et reste en vigueur. Je vous ai demandé s'il était opportun de l'évaluer et vous ne m'avez pas répondu. Même si le décret date de 1983, il est toujours en vigueur et doit continuer de s'appliquer. En outre, je connais l'intérêt de la Ministre Linard pour les langues régionales. Je l'ai déjà interrogée sur le projet «Ma commune dit oui aux langues régionales». Ce dernier rencontre un franc succès dans les communes qui l'organisent, et elles sont de plus en plus nombreuses. Étant donné le vif intérêt de la Ministre Linard, je ne manquerai pas de vous interroger à nouveau sur le sujet. Entre-temps, j'espère que vous aurez demandé à l'administration d'évaluer le décret de 1983.