Question sur l'attractivité des filières STEM

22/09/2020

Question de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Valérie Glatigny, Ministre de l'Enseignement supérieur, sur l'amélioration de l'attractivité des filières Sciences, Techniques, Ingénierie, Mathématiques (STEM).

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- La Déclaration de politique communautaire (DPC) prévoit «d'adopter des mesures rapides et concrètes, sous le contrôle de l'ARES, pour améliorer l'attractivité de certaines filières STEM dans l'enseignement supérieur».

Comme vous l'avez vous-même rappelé à titre indicatif lors d'une question qui vous a été posée en janvier dernier portant plus précisément sur la formation aux métiers liés à la transition numérique, l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) constate que le désintérêt pour les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM) se manifeste dès l'âge de 13 ans. Selon une étude menée par Microsoft et KRC Research en 2017, dans onze pays européens, 53 % des jeunes filles interrogées sont convaincues qu'elles ne seront jamais aussi performantes que les garçons dans l'apprentissage et l'application des STEM.

Ainsi, trop peu de jeunes et trop peu de femmes s'orientent actuellement vers ces filières, alors qu'elles sont clairement liées à des défis majeurs auxquels notre société est et continuera à l'avenir à être confrontée: changements climatiques, défis énergétiques et technologiques.

La DPC prévoit plusieurs types de mesures à cet égard: une meilleure information des étudiants, l'amélioration de la collaboration entre les divers intervenants concernés, la création d'une coupole spécifique, la réflexion à propos d'incitants financiers pour renforcer l'attractivité de ces filières selon l'exemple des Pays-Bas, ou encore la création d'un centre de didactique des sciences accessible à tous les établissements d'enseignement supérieur.

La DPC précise encore que «cette matière étant fondamentale pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, le gouvernement assurera un monitoring régulier des filières STEM et des avancées réalisées.»

En ce qui concerne l'enseignement obligatoire, lorsque je l'ai interrogée sur l'orientation positive vers les STEM, votre collègue Caroline Désir m'a précisé qu'elle vous associerait à ce travail.

À l'ordre du jour de la séance du 25 juin 2020 de votre gouvernement, j'ai pu observer qu'y figurait la présentation d'une note méthodologique «relative à la stratégie de sensibilisation aux STEM et mise en place d'un centre de références STEM».

Dans un communiqué de presse du 10 septembre dernier, vous nous informiez que votre gouvernement avait approuvé la création d'un centre de référence STEM, coupole ayant pour objectif de définir un plan stratégique sur 10 ans concerté entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne, la Région bruxelloise et la Commission communautaire française (COCOF).

L'objectif est d'augmenter le pourcentage de jeunes qui s'orientent vers les filières STEM, que cela soit dans l'enseignement obligatoire, dans l'enseignement supérieur et dans l'enseignement de promotion sociale.

Madame la Ministre, pourriez-vous nous donner de plus amples précisions sur le rôle que devra jouer le centre de références STEM en ce qui concerne l'enseignement obligatoire, l'enseignement supérieur et l'enseignement de promotion sociale? Quels seront ses liens avec les Régions et la COCOF?

Pourriez-vous déjà nous présenter les pistes retenues dans la note méthodologique, autres que ce centre de références STEM? Quelles mesures, parmi celles citées dans la DPC, entendez-vous mettre en place? D'autres mesures sont-elles par ailleurs envisagées?

Le Comité femmes et sciences (CF&S) hébergé par l'ARES est-il associé aux discussions? Dans l'affirmative, de quelle manière?

Mme Valérie Glatigny, Ministre de l'Enseignement supérieur.- La création d'un centre de référence STEM commun aux gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Région wallonne, de la Région de Bruxelles-Capitale, de la Commission communautaire française (COCOF) a justement pour objet de répondre aux questions qui me sont posées ici.

La stratégie qui doit encore être coconstruite reposera sur l'implication et la participation d'un maximum d'acteurs socioéconomiques, issus de la société civile, en plus des acteurs de l'enseignement.

Il s'agit en effet d'agir sur l'enseignement, du niveau maternel jusqu'au supérieur, notamment par le partage de bonnes pratiques et la mise à disposition d'outils, mais aussi sur l'image des STEM en général. Il est aujourd'hui nécessaire de coordonner les actions déjà existantes déployées par les différents gouvernements et de créer des synergies pour en optimiser l'impact.

L'intention est de pouvoir objectiver les politiques mises en œuvre sur la base de données statistiques consolidées, dont nous ne disposons pas encore aujourd'hui. Un suivi régulier des politiques instaurées sera dès lors possible.

Les décisions prises par les gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région wallonne ce 10 septembre 2020 consistent à instaurer le dialogue entre les quatre gouvernements. Il s'agit donc d'un premier pas, important certes, mais pas d'un aboutissement. Tout est encore à construire et nous allons naturellement nous y atteler.

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Madame la Ministre, je salue l'initiative et l'idée d'englober les différents niveaux de l'enseignement, du maternel au supérieur, ce qui se fait rarement. C'est une véritable stratégie francophone.

Comme vous l'avez souligné, il s'agit d'une question à travailler tout au long de la vie et de la scolarité des citoyens. Souvent, la sensibilisation se limite à l'enseignement supérieur ou obligatoire.

J'apprécie également la collaboration de votre gouvernement avec les autres niveaux de pouvoir, les Régions wallonne et bruxelloise, la COCOF. Une vraie coupole chapeaute tout le travail. De telles synergies sont indispensables, tout comme l'implication et la participation annoncées d'un maximum d'acteurs socioéconomiques et d'acteurs issus de la société civile, en relation avec les opérateurs de l'enseignement.

Je vous réinterrogerai sur les mesures prises par le centre fraîchement créé. Tout est donc encore à faire.