Question sur le bilan de l'opération "Plaisir d'Apprendre"

11/10/2021

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse à Mr Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président, intitulée «Bilan de l'opération «Plaisir d'apprendre»

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Monsieur le Ministre-Président, le 13 septembre 2021, je vous ai interrogé à propos des résultats de l'opération «Plaisir d'apprendre», qui consiste en une union sacrée entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, les communes et les acteurs locaux afin d'organiser des activités de remédiation scolaire et sociale couplées à des activités sportives et culturelles. Ces activités étaient destinées aux élèves de l'enseignement secondaire francophone durant les dernières vacances d'été, dans le contexte de la crise sanitaire. 

Vous avez indiqué que l'opération avait vu le jour dans 59 communes, réparties sur les cinq provinces wallonnes et sur la Région de Bruxelles-Capitale, précisant qu'elle avait connu un grand succès dans ce dernier territoire en particulier. 

Toutefois, vous n'étiez pas encore en mesure de communiquer un bilan chiffré détaillé, car le service des subventions transversales du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles n'avait reçu les rapports d'activités que de trois communes. Or, la date butoir pour la remise de ces rapports était fixée au 30 septembre. C'est pourquoi je reviens vers vous pour tirer le bilan de cette ambitieuse opération. 

Les 59 communes qui ont participé à l'opération «Plaisir d'apprendre» ont-elles bien rendu leur rapport d'activités dans les temps? Quels enseignements tirez-vous de cette opération? 

M. Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président.- Madame la Députée, les communes participant à l'opération «Plaisir d'apprendre» avaient effectivement l'obligation de remettre un rapport d'activités au plus tard le 30 septembre 2021. Celui-ci devait inclure au moins certains paramètres: les activités réalisées, le nombre de participants, le nombre d'étudiants engagés et leur rémunération moyenne, les associations consultées, les associations partenaires, le coût détaillé, le coût total de l'opération, ainsi que l'avis de la commune sur l'éventuelle pérennisation de l'opération. 

Ce 30 septembre, 45 des 59 communes participantes avaient fourni leur rapport d'activités; mes services ont depuis lors adressé un rappel aux 14 communes en retard. Néanmoins, les rapports remis permettent déjà d'observer les premières tendances. 

Tout d'abord, notons que les montants octroyés pour organiser les activités de remédiation, de soutien scolaire, culturelles et sportives se sont avérés suffisants pour 42 des 45 communes. Seules 8 communes ont dépensé davantage que la première tranche de la subvention qui leur a été octroyée et bénéficieront donc de la seconde tranche. Parmi celles-ci se trouvent les 3 communes dont les coûts ont été sensiblement supérieurs au montant de la subvention. Les 37 autres communes devront rembourser le montant non utilisé de la première tranche déjà versée. 

Ensuite, certaines communes ont éprouvé des difficultés pour engager des étudiants. En effet, il était prévu que chaque commune participante consacre au moins 25 % de sa subvention à l'engagement d'étudiants; or, ils ont été peu nombreux à répondre aux offres d'emploi, malgré que des hautes écoles proposant une filière pédagogique aient été contactées. Ces offres de jobs étudiants sont peut-être arrivées trop tardivement, puisque l'année académique était déjà terminée. Je suis convaincu qu'il n'y a pas eu assez de communication. De plus, partout où cette opération a été organisée, l'importance de la relation entre étudiants et élèves a été manifeste. Les jeunes élèves ont beaucoup appris des activités et les étudiants ont également été enchantés de l'expérience. 

Enfin, les communes semblent unanimes pour signaler que les délais imposés pour l'organisation de l'opération «Plaisir d'apprendre» ont été trop courts. En effet, si l'opération n'a pas eu le succès que j'espérais, c'est notamment dû aux délais très courts et à une communication insuffisante dans les délais impartis. Dès lors, le gouvernement n'a pu approuver le lancement de l'appel à participation que le 20 mai 2021 et l'a immédiatement communiqué. Les délais étaient donc effectivement courts; il restait à peine plus d'un mois avant les vacances d'été et autant de temps aux communes pour organiser les activités. Or, le mois précédant les vacances représente déjà une surcharge pour les associations, les écoles et les communes, en particulier pour les échevins de l'enseignement. 

En revanche, les communes participantes semblent unanimes à propos des effets positifs, sur les enfants, des activités. La semaine organisée a offert une bouffée d'oxygène aux jeunes et a permis de remédier aux difficultés qu'ils vivaient dans le cadre de leur parcours scolaire. La faible différence d'âge entre les étudiants engagés et les élèves qui participaient aux ateliers a également favorisé une bonne ambiance. 

Par conséquent, les communes demandent que l'opération «Plaisir d'apprendre» soit pérennisée, étant donné qu'elle répond à un besoin de la population. En outre, cette initiative renforce les collaborations entre les acteurs locaux des secteurs de la remédiation, du soutien scolaire, de la culture et des sports. Certaines communes annoncent même qu'elles réitéreront le projet même si des subventions ne sont pas octroyées par la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce qui en démontre l'utilité. 

À cet égard, je me réjouis que le conclave budgétaire, qui s'est achevé cette nuit, a préservé des moyens suffisants pour l'organisation de cette opération en 2022. 

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- J'ai déjà salué à plusieurs reprises la création de ce projet. Dans les communes qui l'ont organisé, il a apporté une bouffée d'air frais à de nombreux jeunes, élèves comme étudiants, de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Outre les remédiations scolaires dont les élèves ont bénéficié, ce fut aussi l'occasion pour eux de tisser des liens sociaux et de participer à des activités sportives et culturelles après de longs mois de restrictions imposées par la crise sanitaire et, dans certaines communes, par la crise des inondations. 

Je ne peux que partager le vif intérêt des communes quant à la reproduction de ce type d'opération. J'ai constaté leur enthousiasme sur le terrain et il est confirmé par les rapports d'activité. Je suis donc ravie, Monsieur le Ministre-Président, que vous ayez trouvé une solution en ce sens durant le conclave budgétaire de ce week-end; je ne manquerai pas de vous interroger sur les modalités de la prochaine édition de «Plaisir d'apprendre».