Question sur le développement d'activités de soutien scolaire de qualité
Question de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos du développement d'activités de soutien scolaire de qualité
Mme Stéphanie Cortisse (MR).- En mars 2020, nous avons débattu longuement dans le cadre de cette commission à propos des «travaux à domicile» ou des «devoirs», que j'estime qu'il ne faut pas remettre en question, bien qu'il convienne de veiller à faire respecter les prescrits décrétaux existants à cet égard.
J'avais alors attiré votre attention sur la nécessité d'aider les élèves ayant des difficultés à faire leurs devoirs. Parmi les aides évoquées, j'ai pointé quatre mesures importantes prévues par la Déclaration de politique communautaire (DPC) dans le cadre de la lutte contre les inégalités, l'échec et le décrochage scolaire: «mettre en œuvre le processus d'accompagnement personnalisé des élèves», «soutenir le développement des écoles de devoirs au sein ou à proximité des écoles», ce qui relève des compétences de la ministre Linard, qui entame une réforme du secteur de l'accueil temps libre, «proposer aux élèves une heure d'étude dirigée gratuite» et «soutenir le développement d'activités de soutien scolaire de qualité».
C'est sur ce dernier point que je reviens vers vous aujourd'hui. Pour rappel, le 5 février 2019, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté, à l'initiative du MR, la résolution n° 744 visant à créer un service d'aide aux devoirs et de soutien scolaire par téléphone et internet pour les élèves de l'enseignement primaire et secondaire. Cette résolution, qui était cosignée par le PS et le cdH, résolution s'inspire de l'organisme québécois «Alloprof» qui propose une aide gratuite aux devoirs depuis 1996; c'est un service qui fonctionne apparemment très bien, ce que vous m'avez confirmé. La résolution précisait que l'état d'avancement du projet serait présenté au terme de l'année scolaire 2019-2020.
Vous avez précisé en mars 2020 que ce projet devrait se réaliser en cohérence avec les autres mesures précitées et en fonction des priorités budgétaires, de la trajectoire et des objectifs priorisés du Pacte pour un enseignement d'excellence.
Madame la Ministre, pourriez-vous à présent présenter l'état d'avancement de ce projet, qui a déjà été retardé? Comment envisagez-vous de le développer en cohérence avec l'accompagnement personnalisé et les heures d'étude dirigée? Pourriez-vous présenter un calendrier à cet égard? Votre gouvernement envisage-t-il par ailleurs d'autres mesures afin de «soutenir le développement d'activités de soutien scolaire de qualité», comme le prévoit la DPC? Dans l'affirmative, quelles sont ces mesures?
Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation.- Une étude de faisabilité relative à un service de soutien scolaire et d'aide aux devoirs par téléphone et internet a bien été réalisée. L'Administration générale de l'enseignement (AGE) a produit une synthèse des travaux menés par un groupe de travail spécifiquement créé à cet effet; cette synthèse comporte des propositions et, surtout, de nombreuses questions.
Parallèlement, mon cabinet a développé un projet pilote d'heures d'étude dirigée gratuite. Toutefois, compte tenu du déploiement du dispositif de soutien scolaire exceptionnel prévu à la rentrée prochaine pour compenser les conséquences de la crise sanitaire, ce projet pilote a été reporté de quelques mois pour éviter des difficultés d'appropriation par les écoles dans le contexte actuel. L'idée n'est pas pour autant abandonnée; elle sera relancée dans les mois qui viennent, dans des conditions de développement que j'espère plus sereines et optimales sur le plan sanitaire.
Je ne détaillerai pas davantage les dispositifs relatifs à la Covid-19 prévus pour la rentrée, qui ont déjà été abordés au sein de la commission, notamment lors de l'examen du décret-programme. Nous discuterons d'ailleurs de ce dernier lors de la séance plénière de demain.
Pour votre complète information, dans le cadre des travaux du chantier 2 du Pacte pour un enseignement d'excellence, qui concernent la mise en œuvre du tronc commun, un dispositif structurel d'accompagnement personnalisé est à l'étude; il devra être implémenté dès la rentrée de 2022 au bénéfice de tous les élèves.
Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Madame la Ministre, je regrette que le projet reste dans les cartons malgré l'enthousiasme qu'il avait suscité lors de la précédente législature au cours de laquelle plusieurs membres de cette commission ont pu constater les effets bénéfiques lors d'une mission parlementaire organisée au Québec.
Dans la mesure où vous menez une réflexion sur différents appels à projets portant sur l'étude dirigée, je pense que cette réflexion gagnerait à être étendue au développement d'activités de soutien scolaire de qualité, comme le prévoit la Déclaration de politique communautaire (DPC), et en particulier ce projet spécifique de soutien scolaire par téléphone et internet.
Je note qu'une étude de faisabilité a été menée et j'espère en apprendre davantage la prochaine fois que je vous interrogerai sur ce point. Je ne manquerai donc pas de continuer à suivre ce dossier. Vous n'enterrez pas ce projet et j'en suis rassurée autant que réjouie d'en savoir davantage dans un futur proche.
Mme Mathilde Vandorpe (cdH).- Serait-il possible d'obtenir cette étude de faisabilité?
Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation.- Je vais vérifier cela avec l'administration.