Question sur le nouveau dérapage d'Ecolo J par rapport à la Police

16/03/2022

Question d'actualité de Mme Stéphanie Cortisse, Députée (MR), à Mme Valérie Glatigny, Ministre de la Jeunesse, sur la nouvelle polémique causée par la communication d'Ecolo J

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - La première polémique déclenchée par Ecolo J, l'organisation de jeunesse d'Ecolo, date de 2020. Ecolo J avait alors distribué une brochure invitant à assommer des policiers et des patrons avec une pancarte pour obtenir une augmentation salariale.

Ecolo J a ensuite commis une nouvelle faute en 2021 lors d'une manifestation contre le sexisme: l'organisation avait demandé aux hommes de rester à l'arrière du cortège.

La troisième polémique vient d'éclater. Pas plus tard qu'hier, Ecolo J a publié sur les réseaux sociaux et distribué des stickers prétendant que «la police assassine». Les réactions ont fusé de toutes parts!

Il est normal et sain de distinguer l'organisation de jeunesse d'Ecolo et nos partenaires de majorité. Cependant, j'aimerais rappeler qu'Ecolo J est une organisation de jeunesse subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Son rôle doit être de former des citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires (CRACS). Or, par ses comportements récents, Ecolo J a dépassé les limites des prescrits décrétaux.

Madame la Ministre, quelle sera votre réaction? Force est de constater que les mises en demeure et les rappels à l'ordre, que vous avez émis en 2020 et en 2021, n'ont pas eu l'effet escompté. Quelles mesures allez-vous donc prendre cette fois-ci?

Mme Valérie Glatigny, Ministre de la Jeunesse. - Le sticker proposé par Ecolo J, «On appelle qui quand la police assassine?», pose effectivement question. Il est évidemment inacceptable que de tels propos soient tenus par une organisation de jeunesse, soutenue par les pouvoirs publics. Ces propos suggèrent que la police tue avec préméditation. Un tel discours n'est ni adéquat ni conforme à l'objectif fixé dans le cadre d'une organisation de jeunesse subventionnée, à savoir former des CRACS.

Ce n'est effectivement pas la première fois qu'un tel rappel à l'ordre est fait à Ecolo J. En 2020, ils ont publié, dans une revue, un labyrinthe dans lequel les jeunes étaient invités à progresser et à obtenir une augmentation de revenu en frappant, avec une pancarte, la police et les patrons.

Je comprends évidemment la réaction d'un syndicat de policiers qui parlait d'accusations gravissimes. Je salue donc la réaction d'Ecolo et la décision d'Ecolo J de ne pas publier le sticker. L'autocollant a quand même été diffusé sur les réseaux sociaux.

Je demanderai à mon administration si les prescrits du décret sur les organisations de jeunesse ont été respectés.

En attendant la réponse, j'encourage vivement Ecolo J à participer à la campagne «Respect mutuel», lancée par la Ministre fédérale de l'Intérieur, Annelies Verlinden. Je soutiens cette plate-forme qui associe des organisations de jeunesse, des jeunes et des représentants de la police.

«Respect mutuel» me semblent être les mots clés de notre sujet.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - La journée internationale de lutte contre les violences policières ne doit pas être un prétexte pour Ecolo J pour jeter une fois de plus le discrédit sur l'ensemble d'une profession - en l'occurrence, la Police. Pour une fois, il ne s'agit pas des patrons ou des personnes de genre masculin.

Halte au «police bashing» et aux amalgames! Vous l'avez dit, Madame la Ministre: le respect mutuel doit prévaloir! J'interviens régulièrement en Commission de l'Éducation pour que soient organisées davantage de visites de la police dans les écoles, afin de rapprocher les jeunes et la Police. Vos compétences en matière de jeunesse vous permettront de mener ce type d'actions - et je sais que vous le ferez.

Assassiner, c'est commettre un meurtre avec préméditation. J'entends à présent Ecolo J indiquer qu'il s'agissait d'une erreur de formulation. Permettez-moi d'en douter: à chaque fois, Ecolo J a une bonne excuse. La première fois, l'invitation à frapper des policiers avec une pancarte n'était qu'un jeu; la deuxième fois, l'organisation justifiait la relégation des hommes cisgenre à la fin d'un cortège contre les violences sexuelles par une demande des organisatrices de l'événement.

Je vous demanderai d'agir pour que cette organisation de jeunesse subventionnée par notre Fédération respecte enfin les prescrits décrétaux.