Question sur le suivi de l'opération "Plaisir d'Apprendre"

13/09/2021

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse à M. Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président, sur le suivi de l'opération "Plaisir d'apprendre"

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- En mai dernier, à votre initiative, Monsieur le Ministre-Président, le Gouvernement a lancé l'opération «Plaisir d'apprendre» consistant en une union sacrée entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, les communes et les acteurs locaux. Elle a visé à l'organisation d'activités de remédiations scolaire et sociale couplées à des activités sportives et/ou culturelles destinées aux élèves de l'enseignement secondaire francophone durant les dernières vacances d'été. 

Bien que les communes aient jusqu'au 30 septembre prochain pour rendre leurs rapports d'activités, je souhaite déjà vous demander de tirer, aujourd'hui, un premier bilan de cette opération que je qualifie d'ambitieuse. 

Combien de communes wallonnes et bruxelloises se sont-elles inscrites? Certaines se sont-elles regroupées pour organiser cette opération, comme ses initiateurs le permettaient? Avec quels secteurs et types d'acteurs locaux les communes se sont-elles principalement associées pour organiser ces activités? Combien d'élèves y ont-ils participé au total? Vous est-il possible d'en déterminer les tranches d'âge? Certains élèves se sont-ils vu refuser l'accès à de telles activités par manque de place dans certaines communes? Des solutions ont-elles pu être trouvées, le cas échéant, par le biais d'autres communes voisines? Combien d'étudiants de l'enseignement supérieur, mais également de volontaires, notamment des enseignants en service ou retraités, ont-ils été engagés pour assurer l'encadrement des jeunes? Relevez-vous certaines périodes durant les vacances plus fréquentées que d'autres, comme la fin août, par exemple? Une enquête de satisfaction auprès des élèves et des parents est-elle prévue? À quel montant total s'élèvent in fine les subventions octroyées aux communes pour organiser cette opération? Le budget prévu était de trois millions d'euros. Le gouvernement envisage-t-il de réitérer ce type d'opération lors de prochains congés scolaires, comme les vacances de la Toussaint?

M. Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président.- Durant les vacances d'été, l'opération «Plaisir d'apprendre» a eu lieu en Wallonie et à Bruxelles. De nombreux jeunes ont ainsi pu bénéficier d'activités de remédiation et de soutien scolaire couplées à des activités sportives et/ou culturelles. 

En sa séance du 15 juillet 2021, le Gouvernement a octroyé à cet effet une subvention aux 79 communes inscrites à l'opération, pour un montant total de 674 375 euros, ce qui devait permettre l'encadrement de 5 395 élèves francophones. Soyons clairs, cela est moins que ce qui était prévu. Néanmoins, nous aurions pu ne rien faire. Nous avons mené l'opération «Plaisir d'apprendre» dans des délais très très courts, notamment pour les écoles et les étudiants que nous avons essayé de mobiliser. Il y a eu beaucoup de bouche-à-oreille, mais manifestement pas encore assez. En outre, beaucoup de communes n'ont pas pu organiser l'opération pour des raisons et des modalités pratiques, même si elles reconnaissaient toute la pertinence du projet. Sur les 79 communes, 20 ont toutefois annulé leur inscription depuis le 15 juillet 2021, faute d'avoir eu assez de temps pour finaliser l'opération. Mais la plupart ont d'ores et déjà marqué leur intérêt pour réitérer l'expérience et la mener à bien une prochaine fois, si l'occasion leur en était donnée. Des parents ont parfois manifesté le souhait d'inscrire leur enfant, mais ils n'ont pas trouvé l'encadrement nécessaire. 

Des activités ont donc vu le jour dans 59 communes réparties sur les cinq provinces wallonnes et sur la région bruxelloise. J'attire l'attention sur le succès de l'opération à Bruxelles, où 14 des 19 communes y ont participé. 

Au-delà de la remédiation et du soutien scolaire, des activités plus récréatives ont été organisées et étaient très variées, que cela soit dans le domaine sportif, telles que la natation, les arts martiaux, les sports de combat, l'escalade, le tennis, le hockey, le vélo, ou dans le domaine culturel, telles que des visites de musées, du théâtre, une initiation au rap, etc.

À ce stade, le service des subventions transversal du ministère n'a reçu les rapports d'activités que de trois communes. Il m'apparaît dès lors trop tôt pour pouvoir d'ores et déjà établir un bilan plus chiffré et objectif de l'opération «Plaisir d'apprendre». 

Toutefois, au vu des délais très courts qui ont été imposés aux communes, je ne peux qu'être satisfait que de telles activités aient vu le jour. Celles-ci viennent en complément à toutes les activités ou tous les dispositifs de remédiation déjà prévus dans les écoles, avec 19 millions d'euros encore accordés. Dans le cas de l'opération «Plaisir d'apprendre», il était très clair que cela se déroulait hors du cadre scolaire. 

Nous ferons le bilan quand nous aurons reçu les différents rapports d'activités. Nous évaluerons alors le dispositif pour voir si oui ou non nous le rééditerons l'année prochaine. Les élèves auront besoin de se reposer lors des vacances de la Toussaint, le but n'étant pas non plus de les fatiguer. De plus, les dispositifs de ce type ne peuvent être mis en place que lors de congés plus longs, notamment lors des vacances d'été. Dès lors, il est trop tôt pour dire si cette opération sera rééditée l'année prochaine ou non. 

J'ai été voir à Neupré, à Herstal et à Welkenraedt comment cette opération avait lieu. Les étudiants, ainsi que les professeurs bénévoles ou retraités et tous les enfants qui assistaient à l'opération et aux stages étaient fort motivés. Lorsque les enfants se sont rendus à la première journée, il est vrai que ce n'était pas nécessairement avec joie et allégresse. Ils ont tous reconnu avoir participé parce que leurs parents les y avaient inscrits. Je n'ai pas vu un seul enfant qui m'a fait part de sa propre volonté de se rendre au stage. Cependant, à la fin, ils étaient tous ravis de l'opération, car il y avait beaucoup de jeunes étudiants. La relation entre ces derniers et les enfants a été particulièrement bénéfique. Les retours sur l'initiative ont été positifs. Par contre, je me dois d'être franc. Il n'y a pas eu assez d'étudiants et de communes qui ont participé. Malheureusement, les délais ont été très courts entre la décision et l'organisation de ces stages. Beaucoup de parents avec lesquels j'ai échangé m'ont expliqué qu'ils n'étaient pas tous nécessairement au courant. C'est notre faute, mais nous avons mis sur pied cette opération en respectant les délais impartis. Si nous souhaitons la reproduire, nous devrons faire beaucoup plus de communication. 

Je ne souhaite pas anticiper les aspects budgétaires puisque le Gouvernement en discutera prochainement. C'est une fois l'évaluation et le rapport terminés que nous pourrons évaluer l'opportunité et l'intérêt de rééditer cette opération. 

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Monsieur le Ministre-Président, je vous remercie vivement pour cette opération qui a connu un réel succès dans les communes qui ont répondu à l'appel. À titre d'exemple, malgré les fortes inondations qui ont touché Verviers, cette ville a maintenu l'organisation de cette opération début août. J'ai moi-même pu constater l'enthousiasme des jeunes et des encadrants qui y ont participé, le nombre de demandes était d'ailleurs supérieur au nombre de places. 

Je ne peux que partager le vif intérêt, que j'ai constaté sur le terrain, à voir ce type d'opération se poursuivre. 

Je vous réinterrogerai une fois que les communes auront remis leur rapport d'activité - soit après le 30 septembre - pour disposer d'un suivi plus précis de cette opération et obtenir des précisions sur son éventuelle réédition.