Question sur les difficultés de recrutement de personnel dans les Centres de vacances

14/03/2023

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos des difficultés de recrutement de personnel dans les centres de vacances

Mme Stéphanie Cortisse (MR). – D'après certaines communes, en raison de la réforme des rythmes scolaires, certains centres de vacances éprouvent d'importantes difficultés à recruter du personnel d'animation, généralement constitué d'étudiants, pour assurer l'encadrement pendant les congés scolaires, comme le congé de détente et les prochaines vacances de printemps. Ces difficultés pourraient mener à une diminution de l'offre de stages et de la capacité d'accueil des centres de vacances.

Ces communes regrettent que le décret du 17 mai 1999 relatif aux centres de vacances ne leur permette pas d'engager des jeunes âgés entre 15 ans et 16 ans, même s'ils ont les qualités requises et de l'expérience en animation des mouvements de jeunesse. Cette possibilité pourrait pourtant aider les opérateurs à faire face à ce problème.

Madame la Ministre, avez-vous été informée de cette problématique? Quelles solutions sont-elles envisagées pour résoudre ce problème? En avez-vous discuté avec la Ministre de la Jeunesse?

Mme Bénédicte Linard, Ministre de l'Enfance. – Je soutiens pleinement la réforme ambitieuse du calendrier scolaire, compte tenu des avancées qu'elle apporte pour le respect de l'enfant, de ses droits, de ses rythmes et de ses besoins.

La pénurie d'animateurs est une conséquence de la non-adéquation entre les vacances de l'enseignement obligatoire et les congés de l'enseignement supérieur. La situation est particulièrement sensible pendant les congés de détente et de printemps. Cette question avait été évoquée au préalable de l'accord intervenu en Fédération Wallonie-Bruxelles, et peu d'éléments complémentaires me sont parvenus depuis la mise en œuvre du nouveau calendrier. Si les étudiantes et les étudiants constituent effectivement une part significative des animateurs et des animatrices pour les plaines et les stages, les calendriers de l'enseignement obligatoire et de l'enseignement supérieur n'étaient déjà pas systématiquement synchronisés avant la réforme. Certains opérateurs étaient déjà confrontés à la difficulté de recruter des animateurs en suffisance avant la réforme, même si de nombreux jeunes se montraient enthousiastes et créatifs pour conjuguer animation, travail et études.

Madame la Députée, il convient néanmoins d'apporter des solutions concrètes aux opérateurs en difficulté. La piste que vous évoquez qui consiste à permettre l'engagement d'animateurs dès 15 ans, m'a également été suggérée. Je n'y suis pas personnellement opposée, mais à ce jour, elle ne suscite pas un consensus du secteur. Actuellement, le décret relatif aux centres de vacances dispose que toute personne appelée à encadrer une plaine ou un camp doit être âgée de 16 ans accomplis. Cette balise laisse le champ ouvert à de nombreux animateurs et animatrices qui suivent l'enseignement obligatoire.

Pour faciliter l'organisation de l'encadrement des enfants durant les vacances scolaires, j'identifie également deux autres perspectives concrètes. D'une part, la réflexion sur la révision du calendrier de l'enseignement supérieur est en cours. La Ministre de l'Enseignement supérieur pourra vous donner plus d'informations à ce sujet. D'autre part, une solution existe pour couvrir l'encadrement des enfants durant les congés. Convaincue que la richesse des activités passe par la diversité des profils qui composent une équipe d'animation, je souhaite instaurer une reconnaissance de la formation et des compétences des accueillantes extrascolaires lorsqu'elles exercent leur métier dans une plaine de vacances. Cette reconnaissance, notamment de leur rôle éducatif, contribuerait également à une amélioration de leurs conditions de travail, ce qui correspond parfaitement à mes priorités.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). – Madame la Ministre, je note que vous êtes favorable à une diminution de l'âge requis pour assurer l'encadrement des centres de vacances, mais que ce point ne suscite pas encore de consensus du secteur. Par ailleurs, j'espère qu'une réforme du calendrier académique verra bien le jour. À ce sujet, un accord n'a pas encore été trouvé. Il faudra attendre quelques années. À l'heure actuelle, les communes demandent des solutions pour les prochaines vacances de printemps. La réforme du calendrier académique et la deuxième piste que vous envisagez ne sont pas réalisables dans l'immédiat. Dès lors, sans modifier le décret, pourquoi ne pas permettre des dérogations temporaires qui permettraient l'engagement de jeunes âgés de 15 ans ou 16 ans, en attendant la réforme du calendrier académique?