Question sur les difficultés de recrutement de personnel dans les Centres de vacances
Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos des difficultés de recrutement de personnel dans les centres de vacances
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – D'après certaines communes, en raison
de la réforme des rythmes scolaires, certains centres de vacances éprouvent
d'importantes difficultés à recruter du personnel d'animation, généralement
constitué d'étudiants, pour assurer l'encadrement pendant les congés scolaires,
comme le congé de détente et les prochaines vacances de printemps. Ces
difficultés pourraient mener à une diminution de l'offre de stages et de la
capacité d'accueil des centres de vacances.
Ces communes
regrettent que le décret du 17 mai 1999 relatif aux centres de vacances ne leur
permette pas d'engager des jeunes âgés entre 15 ans et 16 ans, même s'ils ont
les qualités requises et de l'expérience en animation des mouvements de
jeunesse. Cette possibilité pourrait pourtant aider les opérateurs à faire face
à ce problème.
Madame la Ministre,
avez-vous été informée de cette problématique? Quelles solutions sont-elles
envisagées pour résoudre ce problème? En avez-vous discuté avec la Ministre de
la Jeunesse?
Mme Bénédicte
Linard, Ministre de l'Enfance. – Je soutiens
pleinement la réforme ambitieuse du calendrier scolaire, compte tenu des
avancées qu'elle apporte pour le respect de l'enfant, de ses droits, de ses
rythmes et de ses besoins.
La pénurie
d'animateurs est une conséquence de la non-adéquation entre les vacances de
l'enseignement obligatoire et les congés de l'enseignement supérieur. La
situation est particulièrement sensible pendant les congés de détente et de
printemps. Cette question avait été évoquée au préalable de l'accord intervenu
en Fédération Wallonie-Bruxelles, et peu d'éléments complémentaires me sont
parvenus depuis la mise en œuvre du nouveau calendrier. Si les étudiantes et
les étudiants constituent effectivement une part significative des animateurs
et des animatrices pour les plaines et les stages, les calendriers de l'enseignement
obligatoire et de l'enseignement supérieur n'étaient déjà pas systématiquement
synchronisés avant la réforme. Certains opérateurs étaient déjà confrontés à la
difficulté de recruter des animateurs en suffisance avant la réforme, même si
de nombreux jeunes se montraient enthousiastes et créatifs pour conjuguer
animation, travail et études.
Madame la Députée,
il convient néanmoins d'apporter des solutions concrètes aux opérateurs en
difficulté. La piste que vous évoquez qui consiste à permettre l'engagement
d'animateurs dès 15 ans, m'a également été suggérée. Je n'y suis pas
personnellement opposée, mais à ce jour, elle ne suscite pas un consensus du
secteur. Actuellement, le décret relatif aux centres de vacances dispose que
toute personne appelée à encadrer une plaine ou un camp doit être âgée de 16
ans accomplis. Cette balise laisse le champ ouvert à de nombreux animateurs et
animatrices qui suivent l'enseignement obligatoire.
Pour faciliter
l'organisation de l'encadrement des enfants durant les vacances scolaires,
j'identifie également deux autres perspectives concrètes. D'une part, la
réflexion sur la révision du calendrier de l'enseignement supérieur est en
cours. La Ministre de l'Enseignement supérieur pourra vous donner plus
d'informations à ce sujet. D'autre part, une solution existe pour couvrir
l'encadrement des enfants durant les congés. Convaincue que la richesse des
activités passe par la diversité des profils qui composent une équipe
d'animation, je souhaite instaurer une reconnaissance de la formation et des
compétences des accueillantes extrascolaires lorsqu'elles exercent leur métier
dans une plaine de vacances. Cette reconnaissance, notamment de leur rôle
éducatif, contribuerait également à une amélioration de leurs conditions de
travail, ce qui correspond parfaitement à mes priorités.
Mme Stéphanie
Cortisse (MR). – Madame la Ministre, je note que vous
êtes favorable à une diminution de l'âge requis pour assurer l'encadrement des
centres de vacances, mais que ce point ne suscite pas encore de consensus du
secteur. Par ailleurs, j'espère qu'une réforme du calendrier académique verra
bien le jour. À ce sujet, un accord n'a pas encore été trouvé. Il faudra
attendre quelques années. À l'heure actuelle, les communes demandent des
solutions pour les prochaines vacances de printemps. La réforme du calendrier
académique et la deuxième piste que vous envisagez ne sont pas réalisables dans
l'immédiat. Dès lors, sans modifier le décret, pourquoi ne pas permettre des
dérogations temporaires qui permettraient l'engagement de jeunes âgés de 15 ans
ou 16 ans, en attendant la réforme du calendrier académique?