Question sur les élèves à haut potentiel

17/12/2019

Question orale à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos des élèves à haut potentiel.

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- La presse a abondamment relayé la situation du plus jeune diplômé universitaire au monde, un Belge de neuf ans. Ce cas très particulier pose plus globalement la question des enfants à hauts potentiels éprouvant souvent de réelles difficultés à l'égard de leur environnement tant le décalage avec les jeunes de leur âge est important.

Hypersensibilité, hypervigilance, pensée arborescente, recherche permanente de justice, leur réalité requiert un suivi particulier. Selon le guide « Enseigner aux élèves à hauts potentiels » édité par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2013, environ 5% des enfants seraient concernés.

Madame la Ministre, pourriez-vous dresser un état des lieux de l'accompagnement des jeunes à hauts potentiels dans notre Fédération ? Les démarches pédagogiques ont-elles été adaptées et comment ? Quel rôle est assigné au centre psycho-médico-social (centre PMS) à l'égard de tels enfants ?

Concernant ce très jeune diplômé universitaire, pourriez-vous nous décrire sa relation avec le monde de l'enseignement supérieur ? Existe-t-il des structures pour accompagner l'enfant et ses parents dans de telles trajectoires de vie atypiques ?

Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation.- L'accompagnement de jeunes à hauts potentiels est une spécificité prise en compte depuis de nombreuses années en Fédération Wallonie-Bruxelles, grâce à la recherche-action interuniversitaire, qui a permis d'éclairer ce particularisme, et des cellules d'écoute et d'accompagnement mises à la disposition des jeunes, de leurs familles et des équipes éducatives. Ces dernières n'existent plus aujourd'hui, mais la sensibilisation est, évidemment, poursuivie.

À l'heure actuelle, le Pacte pour un enseignement d'excellence préconise de favoriser l'inclusion ou le maintien d'élèves présentant des besoins spécifiques, dont les enfants à hauts potentiels, dans l'enseignement ordinaire, moyennant la mise en place d'aménagements raisonnables.

Dans ce cadre, le décret du 7 décembre 2017 relatif à l'accueil, à l'accompagnement et au maintien dans l'enseignement ordinaire fondamental et secondaire des élèves présentant des besoins spécifiques prévoit que tout élève de l'enseignement ordinaire présentant un ou des besoins spécifiques, en ce compris les enfants à hauts potentiels, est en droit de bénéficier d'aménagements raisonnables appropriés pour autant que sa situation ne rende pas indispensable une prise en charge par l'enseignement spécialisé. Naturellement, ceux-ci sont établis en fonction du diagnostic de l'élève et de ses besoins.

Parmi les fiches-outils que notre Fédération publie pour soutenir les équipes éducatives, l'une s'attache spécifiquement aux enfants à hauts potentiels. Elle décrit, explique et propose diverses pistes d'adaptation tant pédagogiques que relationnelles. Ces documents sont disponibles sur le site www.enseignement.be.

Le centre PMS peut jouer un rôle d'interface entre l'élève aux besoins spécifiques, ses parents, l'équipe enseignante et les spécialistes. Il accompagne, explique, soutient, oriente, recherche des outils et des relais extérieurs, si le besoin s'en fait sentir. Il participe, en outre, aux concertations et pose parfois un diagnostic.

De nombreuses formations sont également disponibles dans les programmes créés par l'Institut de la formation en cours de carrière (IFC). Elles permettent aux enseignants de se familiariser avec cette caractéristique propre à certains élèves aux profils variables et multiples. Par ailleurs, ils peuvent également explorer des pistes d'accompagnement des élèves à hauts potentiels.

Enfin, j'ajouterai que le cas de cet enfant de 9 ans est exceptionnel. Son parcours scolaire relève du choix de ses parents et nécessite peut-être une réflexion plus approfondie. Des aménagements raisonnables sont également envisageables dans l'enseignement supérieur, mais celui-ci ne relève pas de ma compétence.

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Je vous remercie, Madame la Ministre, pour votre réponse complète sur ce sujet particulier. Je suis satisfaite de constater qu'un accompagnement adapté est prévu pour ces enfants. L'école doit accompagner les élèves dans leur diversité, y compris les enfants à hauts potentiels, ce qui constitue un réel défi quotidien.