Question sur les relations familles-écoles (suivi 2)

14/09/2021

Question de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation, intitulée «Relations familles-écoles»

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, depuis le début de la législature en cours, je suis déjà intervenue à plusieurs reprises au sein de cette commission à propos de l'importance de renforcer les relations et d'améliorer la communication entre les familles et les écoles. 

Dans un article paru dans le journal «L'Écho» le 7 juillet dernier, certains acteurs comme l'Union francophone des associations de parents de l'enseignement catholique (UFAPEC) et la Fédération des associations de parents de l'enseignement officiel (FAPEO) évoquent même une «crise de confiance» entre les parents et les équipes pédagogiques. Celle-ci existait déjà avant la crise sanitaire, mais elle se serait fortement aggravée depuis, du moins dans certaines écoles. 

Nos avis convergent sur la nécessité de prendre des mesures afin que les parents soient concrètement investis dans la vie scolaire de leurs enfants et dans une collaboration constructive avec les membres de l'équipe éducative. Votre gouvernement en fait d'ailleurs un objectif dans sa Déclaration de politique communautaire (DPC). 

Pour rappel, le chantier n° 16 du Pacte pour un enseignement d'excellence porte sur cette thématique et prévoit, avant d'élaborer une stratégie globale, d'analyser un échantillon des plans de pilotage de la première vague afin de relever les bonnes pratiques visant à renforcer les relations entre les familles et les écoles. 

Toutefois, lors de la séance de la commission de l'Éducation du 20 octobre 2020, vous avez précisé que les données récoltées au cours d'un sondage effectué sur un échantillon des plans de pilotage ne pouvaient pas être utilisées telles quelles pour réaliser un cadastre des dispositifs adoptés par les écoles, car les informations avaient été collectées sous des formes rédactionnelles et avec des niveaux de précision très diversifiés. 

Vous aviez prévu, quand la crise sanitaire le permettrait, de recontacter les écoles pour affiner cette première collecte de données. Pour ce faire, une nouvelle stratégie devait être établie pour collecter des informations plus uniformisées avant la fin de l'année 2020. 

En ce qui concerne le bien-être et le climat scolaire, vous avez également précisé que l'Université de Liège (ULiège) et l'Université de Louvain (UCLouvain) étaient occupées à élaborer un outil commun pour toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, celui-ci devant permettre d'évaluer et d'objectiver les forces et faiblesses en tenant compte des élèves, des parents et des équipes éducatives. L'enquête a toutefois été retardée en raison de la crise sanitaire. 

Lors de la réunion de commission du 8 décembre 2020, en réponse à une question portant sur la problématique du décrochage scolaire, vous avez indiqué qu'il était «nécessaire de développer la relation entre l'école et la famille dans l'objectif d'une meilleure information sur les conséquences de l'absentéisme, d'une meilleure prévention grâce à l'amélioration des procédures de signalement et d'une clarification du rôle des intervenants et de la communication avec les parents». 

Une nouvelle stratégie visant à récolter des données utiles et utilisables à travers les plans de pilotage a-t-elle été élaborée? Compte tenu de la crise sanitaire, cette collecte de données a-t-elle pu débuter? Dans le cas contraire, quand sera-t-elle menée? Avez-vous déjà eu des échanges avec les fédérations d'associations de parents quant aux différents dispositifs? Où en est l'élaboration de l'outil commun visant le bien-être et le climat scolaire qui doit être réalisé par l'ULiège et l'UCLouvain? Où en sont vos travaux relatifs à l'amélioration des relations familles-écoles, particulièrement en ce qui concerne le décrochage scolaire? Pourriez-vous refaire le point sur le chantier n° 16 du Pacte pour un enseignement d'excellence? Plus spécifiquement, quel est l'état d'avancement des mesures envisagées afin de faire des parents de véritables partenaires des équipes pédagogiques? 

Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation. - Le projet de cadastre des dispositifs formels et informels est sur le métier, mais la pandémie a quelque peu réduit la cadence de travail. 

Cependant, cela nous a permis de réfléchir à une articulation plus transversale avec d'autres chantiers. Ainsi, une note d'orientation commune aux chantiers n° 16 et n° 1 du Pacte pour un enseignement d'excellence a été élaborée pour proposer les grandes lignes d'un modèle de création d'un dispositif de partage de pratiques liées aux relations écoles-familles. 

Par ailleurs, les plans de pilotage constituent une mine d'informations sur les objectifs et actions des écoles; une réflexion est en cours pour déterminer la façon d'extraire ces informations. Néanmoins, à ce stade, aucun projet ne concerne exclusivement une récolte de données portant sur les relations écoles-familles. 

En revanche, les centres psycho-médico-sociaux (PMS) vont contribuer à la poursuite des objectifs d'amélioration du système éducatif au travers des quatre domaines d'intervention prioritaires. Parmi ces domaines figure l'accompagnement dans la mise en place du partenariat éducatif entre l'école et la famille autour des besoins de l'élève, dès l'entrée dans l'enseignement maternel. 

En outre, dans le cadre des travaux du chantier n° 13, qui a trait au décrochage scolaire, un temps est dédié aux relations familles-écoles dans toutes les réflexions et propositions qui s'en dégagent. 

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Ce chantier est complexe, certes, mais il est aussi très important pour accroître la qualité de notre enseignement. En effet, il passe aussi par une implication concrète et constructive des parents dans la vie scolaire de leurs enfants.

À cette fin, il est nécessaire de réaliser une analyse des bonnes pratiques, qui pourront ensuite être généralisées. Il faut aussi tenir compte des sensibilités caractéristiques des écoles et du public, car les données peuvent varier considérablement d'un établissement scolaire à un autre.

Je note que le travail de recensement des différentes pratiques est toujours en cours et qu'une note d'orientation spécifique à cet objectif et visant les chantiers n° 1 et n° 16 a été déposée. J'aurais aimé en connaître les orientations et ne manquerai donc pas de vous réinterroger prochainement à ce sujet.