Question sur les relations familles-écoles

20/10/2020

Question de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, sur les relations familles-écoles (suivi).

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- L'avis n°3 du Groupe central insiste sur la nécessité de favoriser un partenariat éducatif, durable et constructif entre les équipes éducatives et les parents d'élèves de tous les milieux socioéconomiques et culturels.

La Déclaration de politique communautaire (DPC) met aussi l'accent sur la nécessité d'améliorer les relations entre les familles et les écoles.

Madame la Ministre, j'ai déjà eu l'occasion de vous interroger à ce sujet en janvier et en mai derniers. À mon sens, et je sais que vous me rejoignez sur ce point, il est indispensable de renforcer les liens entre les familles et les écoles en faisant des parents les interlocuteurs et les partenaires des enseignants dans l'éducation de leurs enfants. C'est d'autant plus nécessaire que les difficultés de communication entre l'école et certaines familles ont été mises en exergue par la crise sanitaire.

Comme vous le précisiez, ces relations sont un maillon indispensable dans une alliance éducative constructive, respectueuse et efficace. Il s'agit d'une des conditions de base pour que les apprentissages se réalisent dans des conditions optimales, et ce, dès le plus jeune âge des enfants.

Le 26 mai, en réunion de commission, vous m'indiquiez que le cadastre des types de dispositifs formels et informels qui favorisent des relations de confiance entre les familles et l'école - cadastre qui était préconisé par l'avis n° 3 du Groupe central - venait d'être réalisé par l'Université libre de Bruxelles (ULB) et l'Université de Liège (ULiège). Celles-ci avaient en effet rendu le 22 avril un rapport final pour le développement d'un cadre méthodologique. Vous ajoutiez que, sur la base de ce rapport, le chantier relatif à cette thématique prévoyait d'analyser un échantillon des plans de pilotage de la première vague afin de relever les pratiques visant à renforcer les relations entre les familles et les écoles. Vous précisiez que ce travail était en cours et devait aboutir avant la fin de l'année scolaire écoulée. L'objectif était de développer ensuite une stratégie globale. Peut-être la crise a-t-elle contrecarré ces plans?

Enfin, vous attiriez mon attention sur le fait que, parallèlement à ces travaux, plusieurs projets se penchent actuellement sur le climat régnant au sein de l'école afin d'y développer la démocratie et le bien-être. Ces projets doivent associer les parents à la vie scolaire.

Avez-vous pu procéder au sondage concernant les premiers plans de pilotage et qui était prévu avant la fin de l'année scolaire précédente? Le cas échéant, quels sont les premiers résultats et grands enseignements à en retirer? Pourriez-vous à présent nous en dire plus sur le développement d'une stratégie globale? En quoi consiste-t-elle? Pourriez-vous nous présenter son calendrier? Enfin, en quoi consistent précisément les autres projets parallèles que vous aviez évoqués? Où en sont leurs développements?

Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation.- Madame la Députée, nous avons effectivement effectué un sondage sur un échantillon des plans de pilotage. Les données ont été analysées et ont révélé qu'elles ne pouvaient pas être utilisées telles quelles pour réaliser le cadastre des dispositifs mis en place par les écoles. En effet, les informations collectées l'ont été sous des formes rédactionnelles et des niveaux de précision extrêmement diversifiés. Nous prévoyons donc de retourner vers les écoles pour affiner cette première collecte de données.

Il s'agit d'un travail considérable. Au regard de l'actualité, il est impératif de prendre le temps nécessaire pour approcher les écoles, tout en tenant compte des difficultés de terrain engendrées par la gestion de la crise sanitaire. Une nouvelle stratégie sera établie pour collecter des informations plus uniformisées d'ici à la fin de l'année. L'enquête qui s'en suivra sera néanmoins programmée quand la gestion de la crise sanitaire nous le permettra.

Rappelons que, pour les écoles qui disposent d'un plan de pilotage, ces plans font l'objet d'une consultation par les parents par le biais du conseil de participation. Dans ce processus, le lien famille-école est un point d'attention à part entière.

Concernant plus spécifiquement le bien-être et le climat scolaire, les universités de Liège et de Louvain élaborent actuellement un outil commun à toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles permettant d'évaluer et d'objectiver les forces et faiblesses tenant compte des élèves, des parents et de l'équipe éducative. Cet outil d'évaluation suppose de mener une enquête systémique. Celle-ci devra être organisée tous les cinq ans en vue de créer des indicateurs sur le long terme. L'enquête est toutefois retardée en raison du contexte sanitaire actuel peu propice à la collecte de données. Comprenez qu'il ne s'agit pas d'un retard des équipes universitaires ni des équipes du Pacte pour un enseignement d'excellence, mais bien d'un manque de disponibilité nécessaire dans les écoles pour répondre à des enquêtes. Toutes les directions nous ont indiqué devoir se concentrer sur la gestion de crise.

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Je comprends tout à fait que l'heure n'est pas à la réalisation de sondages dans les écoles. Je rencontre habituellement les directeurs d'école de l'arrondissement de Verviers. Je ne reçois toutefois plus de réponses de leur part. Ils sont dépassés et il serait malvenu de leur soumettre des sondages.

Je suis moi-même membre d'un conseil de participation dans une école communale de Verviers, ville où je suis aussi conseillère communale. Je constate qu'il n'est pas évident pour les parents d'y participer. Il n'y a d'ailleurs qu'un seul parent qui soit présent: il s'agit d'une mère qui est concierge dans cette même école. Il y a donc un travail à réaliser pour impliquer davantage les parents dans ces Conseils dont la création résulte d'une bonne volonté. Je constate que, lorsque la population est précarisée, il est encore plus difficile de créer des contacts avec les parents. Vous vous en êtes sans doute rendu compte, Madame la Ministre.

Je répète qu'il est plus que jamais indispensable d'améliorer la communication et les relations entre les familles et les écoles. Je ne manquerai donc pas de suivre avec attention la poursuite de ce chantier essentiel à mes yeux, bien qu'il soit, comme d'autres, reporté.