Question sur les relations familles-écoles

10/05/2022

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée (MR), à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos des relations familles-écoles

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, le 14 septembre dernier, je vous ai interrogée sur l'amélioration des relations entre les familles et les écoles. Cette thématique me tient particulièrement à cœur, car elle est, selon moi, l'un des grands défis à relever pour améliorer la qualité de notre enseignement. Plusieurs études montrent en outre que la crise sanitaire a renforcé les conflits entre les parents et les directions ou les équipes pédagogiques.

Vous m'avez précisé que le projet de cadastre des dispositifs formels et informels des bonnes pratiques visant à renforcer les relations entre les familles et les écoles était en cours, mais que la crise sanitaire avait quelque peu réduit la cadence de travail. Vous avez ajouté qu'une autre piste de réflexion était d'analyser et d'extraire des éléments des plans de pilotage qui constituent une mine d'informations sur les objectifs et actions des écoles à cet égard. Où en est l'élaboration de ces collectes de données? Comment prévoyez-vous de vous en servir utilement?

Par ailleurs, vous avez annoncé avoir réfléchi à une articulation plus transversale de cette question avec d'autres chantiers du Pacte pour un enseignement d'excellence et qu'une note d'orientation commune aux chantiers 16 et 1 avait été élaborée pour proposer les grandes lignes d'un modèle de création de dispositifs de partage de pratiques liées aux relations écoles-familles. Pourriez-vous à présent nous dévoiler cette note d'orientation?

De plus, vous avez expliqué que les travaux du chantier 13, qui a trait à la lutte contre le décrochage scolaire, accordaient une place aux relations familles-écoles dans toutes les réflexions et propositions qui s'en dégagent. Pourriez-vous nous en dire plus sur l'état d'avancement de ces travaux?

Enfin, d'autres projets sont en cours, comme l'élaboration par l'Université catholique de Louvain (UCLouvain) et l'Université de Liège (ULiège) d'un outil commun à toutes les écoles sur le bien-être et le climat scolaire, dont le but est de permettre d'évaluer et d'objectiver les forces et faiblesses en tenant compte des élèves, des parents et des équipes éducatives. L'enquête avait toutefois été retardée en raison de la crise sanitaire. Où en est l'élaboration de cet outil? Pourriez-vous nous le présenter?

Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation. - En 2021 et 2022, les équipes des chantiers 1 et 16 se sont jointes pour un projet commun sur deux cadastres qu'elles ont à élaborer. Elles travaillent à ce jour à la finalisation de la méthodologie qui sera employée pour les établir.

Il a été décidé que la méthodologie utilisée pour récolter les données devrait tenir compte des travaux universitaires menés en 2020 sur la question, s'ancrer dans une simplification administrative la plus légère possible, valoriser le travail des enseignants sur les dispositifs récoltés et être instaurée au moment opportun, compte tenu de la surcharge des écoles. La réalisation des cadastres est prévue pour le milieu de l'année scolaire prochaine, avec un étalement de la récolte de témoignages, progressive et croissante sur deux ans, afin que cela soit soutenable pour les équipes.

D'autres données ont pu être collectées, notamment par des plans de pilotage. L'administration a pu développer et créer des outils d'analyse quantitative et qualitative qui permettent d'extraire et d'exploiter facilement les données et informations présentes dans les quelque 1 900 contrats d'objectifs déjà conclus à ce jour. Les différents directeurs de zone et des délégués aux contrats d'objectifs ont pu analyser spécifiquement les données relatives au bien-être, partant, d'une part, des contrats d'objectifs et, d'autre part, d'une base théorique élaborée par l'UCLouvain et ULiège. Près de 80 % des écoles ont retenu un objectif spécifique sur le bien-être à l'école et l'amélioration du climat scolaire. Ces objectifs relèvent de différentes dimensions, dont la thématique des relations école-famille.

Le lien spécifique entre le chantier 13 et cette thématique a été abordé à plusieurs niveaux dans ses réflexions, comme celles concernant le rôle des médiateurs, l'intervention ciblée des centres PMS pour les élèves de l'enseignement fondamental en décrochage, etc.

Enfin, dans le cadre du chantier 6, une enquête est en cours auprès des parents, des équipes éducatives et des élèves d'un échantillon d'écoles constitué par UCLouvain et ULiège. Il s'agit de construire des indicateurs-systèmes relatifs à l'ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles permettant de mesurer le bienêtre à un moment précis, mais aussi son évolution dans les années à venir. L'enquête devrait être reproduite tous les cinq ans. Cette enquête est vraiment essentielle pour mesurer les indicateurs relatifs au bien-être et donc la progression des écoles dans le cadre de leur plan de pilotage. Elle a été retardée à plusieurs reprises, car la crise sanitaire amenait forcément un biais non négligeable dans la mesure du bien-être, au-delà de la surcharge de travail.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Je vous remercie, Madame la Ministre, pour votre réponse et pour les avancées de ce chantier en effet complexe, car les données sont difficiles à récolter. Je note que le recensement des différentes pratiques est toujours en cours. Il convient aussi de tenir compte des sensibilités et des caractéristiques propres à chaque école. En effet, les relations avec les familles varient beaucoup selon les établissements, selon qu'ils sont situés en ville ou en milieu rural, ou encore en fonction de l'indice socio-économique des élèves. Je ne manquerai pas de vous interroger à nouveau sur ce chantier important.