Question sur les réunions "pré-rentrée"
Question d'actualité de Mme Stéphanie Cortisse, Députée (MR), à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation : une organisation syndicale dit non à la "pré-rentrée" des enseignants
Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, lors de votre négociation de la réforme des rythmes scolaires, vous vous êtes concertée avec les acteurs de l'enseignement. La CSC avait alors réclamé une rentrée différée pour les élèves, ce qui aurait porté le nombre de jours de cours obligatoires à 175. Votre Gouvernement a refusé cette option en estimant devoir maintenir, à juste titre selon moi et mon groupe, 180 à 184 jours d'obligation scolaire.
Le jeudi 16 juin dernier, la CSC a publié une affiche sur laquelle elle explique que, puisqu'elle n'a pas obtenu gain de cause sur cette proposition, elle demande voire exige que les enseignants ne remettent pas un pied à l'école avant le lundi 29 août, jour de la rentrée des classes.
Dans un argumentaire qui accompagne cette affiche, la CSC va même plus loin en mettant la pression sur les enseignants qui sont volontaires pour participer à des réunions préalables à la rentrée en leur disant qu'y participer signifierait fustiger leurs collègues qui ont choisi de rester chez eux.
J'ai déjà été interpellée par plusieurs pouvoirs organisateurs (PO) et plusieurs directions qui sont très inquiètes de cette prise de position et pour l'organisation de la prochaine rentrée puisque les réunions de «pré-rentrée» sont très importantes pour organiser la nouvelle année scolaire.
Madame la Ministre, avez-vous pris connaissance de cet appel de la CSC? D'autres organisations syndicales ont-elles rejoint cette proposition? Comment y réagissez-vous à la veille d'une rentrée scolaire quelque peu avancée à la suite de la réforme des rythmes scolaires? Comment répondez-vous aux PO et aux directions qui ne savent pas comment organiser la rentrée? Qu'en est-il de la charge des enseignants, puisqu'au travail en classe vient s'ajouter le travail de collaboration et de service à l'école et aux élèves?
Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation. - Madame la Députée, le régime de congés des membres du personnel est défini réglementairement. Le décret sur les rythmes scolaires n'a pas changé le nombre de jours de congé ni le nombre de jours de travail. On a simplement harmonisé le régime de congés à la nouvelle situation du calendrier scolaire. C'est une réponse similaire à celle donnée pour les deuxièmes sessions d'examens. Ce qui prévalait auparavant reste en vigueur: les membres du personnel sont en congé à partir du dernier jour d'école jusqu'à la rentrée. Durant cette période de congé, toute la charge de travail est comprise dans ces jours y compris le service à l'école et aux élèves. En théorie, pendant les vacances, on ne travaille donc pas. En ce sens, le tract de la CSC dont j'ai pris connaissance rappelle la loi et je peux difficilement remettre en question ce que prévoit la loi.
J'en appelle toutefois les directions à travailler en bonne intelligence avec leurs équipes éducatives pour faire en sorte que cette rentrée puisse se dérouler dans les meilleures conditions possibles avec la préparation nécessaire pour la rentrée du 29 août. Il n'y a pas de raison que ce soit plus compliqué aujourd'hui que dans le régime antérieur.
Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, vous dites que rien n'a changé, mais la CSC demande un changement. À l'heure où la revalorisation du métier d'enseignant est plus que nécessaire, il est très étonnant qu'une organisation syndicale diffuse un tel message.
La CSC va-t-elle ensuite donner l'injonction aux enseignants d'éviter les fancy-fairs et autres activités festives organisées par les écoles en dehors du temps scolaire?
Ce type de communication dans le chef d'un syndicat ne fait que dévaloriser l'image des enseignants aux yeux du public. Pire, cela tend à démotiver les professionnels de l'enseignement alors qu'une grande majorité d'entre eux sont dévoués à leur métier, ont de la conscience professionnelle et souhaitent se préparer pour faire une rentrée dans les meilleures conditions, tant pour eux que pour leurs élèves.
Qu'un syndicat fustige les enseignants volontaires qui s'inscrivent dans
une dynamique au service de l'école et du projet éducatif est non seulement
regrettable, mais aussi contreproductif. Je souhaitais faire passer ce message
aujourd'hui.