Question sur l'orientation entre le secondaire et le supérieur

22/09/2020

Question de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Valérie Glatigny, ministre de l'Enseignement supérieur, sur l'orientation des élèves entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur.

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- En janvier dernier, j'ai interrogé la ministre de l'Éducation sur un point essentiel du Pacte pour un enseignement d'excellence: l'orientation positive des élèves, non seulement au terme du tronc commun, mais également lors de la transition de l'enseignement secondaire à l'enseignement supérieur.

D'après l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES), 60 % des étudiants de l'enseignement supérieur ratent ou abandonnent leurs études, car l'option choisie ne leur correspond pas.

Mme Désir m'a précisé avoir déjà abordé ce sujet primordial avec vous, Madame la Ministre, et elle a confirmé votre détermination à toutes les deux à coordonner vos actions.

En réponse à des questions de M. Casier sur la mise en place d'assises de l'orientation et de M. Cornillie sur la mise en place d'une évaluation d'orientation formative, vous avez confirmé que l'amélioration de la transition entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur est une priorité tant pour vous que pour Mme Désir.

Je me permets dès lors de vous interroger sur trois points repris dans la Déclaration de politique communautaire (DPC).

Le gouvernement prévoit d'«Encourager la participation des élèves inscrits en dernière année de l'enseignement secondaire à des cours de méthodologie de l'apprentissage (prise de note, réalisation de synthèse, etc.) dans les établissements de l'enseignement supérieur» et d'«Encourager la venue régulière d'enseignantes et enseignants de l'enseignement supérieur dans les établissements de l'enseignement secondaire afin de permettre aux élèves de mieux cerner les attendus de l'enseignement supérieur et les méthodes d'apprentissage nécessaires à développer (prises de note, rédaction de synthèse, etc.)». La ministre de l'Éducation ne m'a pas apporté de réponse sur ces deux mesures concrètes prévues par la DPC et elle m'a invitée à vous interroger.

Lorsque Mme Kapompolé vous a interrogée à ce sujet en février dernier, vous avez précisé que cette problématique est importante et complexe. Vous lui avez répondu que vous n'êtes qu'au début d'une réflexion que vous souhaitez étayer par des études.

Ces deux projets concrets de collaboration entre enseignements secondaire et supérieur ont-ils déjà été examinés par le gouvernement? Quelles en seront les modalités pratiques, notamment au niveau de la charge de travail des enseignants du supérieur? Avez-vous pu étayer vos réflexions par des études, comme vous le souhaitiez?

Ensuite, la ministre Désir m'a précisé qu'un portail d'information et d'orientation devrait également être mis en route. C'est un chantier sur lequel elle voulait travailler avec vous.

Où en est ce projet? Avez-vous plus d'informations à me communiquer à cet égard? Avez-vous déjà abordé ce point avec la ministre de l'Éducation?

Enfin, la DPC prévoit de «Dynamiser les pôles d'information et d'orientation tout en assurant que les mécanismes de sélection et d'orientation forcée ne se répercutent pas dans ces lieux».

Mme Désir m'a précisé ne pas pouvoir me répondre, les pôles d'information et d'orientation relevant de vos compétences. Je me tourne dès lors vers vous afin de savoir quelles mesures le gouvernement entend mettre en œuvre pour dynamiser les pôles d'information et d'orientation organisés par les établissements d'enseignement supérieur. Quel dialogue la Fédération Wallonie-Bruxelles entretient-elle avec ces institutions? À terme, le gouvernement a-t-il la volonté de réfléchir à la création d'un véritable pôle d'information et d'orientation générale, organisé directement par la Fédération Wallonie-Bruxelles?

Mme Valérie Glatigny, ministre de l'Enseignement supérieur.- Comme je l'avais déjà évoqué naguère dans ma réponse à une question de Mme Kapompolé, le travail sur le sujet de l'orientation et du passage de l'enseignement obligatoire vers l'enseignement supérieur se poursuit avec les personnes concernées depuis fin janvier.

Il s'agit de prendre en compte ce qui se fait déjà y compris avec ou à la charnière d'autres secteurs -salons du Service d'information sur les études et les professions (SIEP), collaborations avec Infor Jeunes, etc.-, d'amplifier ces actions et, le cas échéant, les essaimer.

Nous devons également travailler avec les pôles académiques organisés par les établissements d'enseignement supérieur et les actions portées actuellement par l'enseignement obligatoire dans le cadre du pacte pour un enseignement d'excellence ainsi qu'avec la Région wallonne pour les cités des métiers.

Les directions de l'enseignement supérieur, de l'enseignement tout au long de la vie et de la recherche scientifique, l'ARES et mon cabinet, pour ce qui relève de mes compétences, s'y emploient.

Vous imaginez sans peine, Madame la Députée, que ce chantier est important, vaste et que j'y suis attentive. Je reviendrais vers vous dès que les travaux auront permis de dégager des pistes concrètes

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- J'entends bien, Madame la Ministre, que de nombreux chantiers sont en cours, dont celui-ci en particulier. Je patienterai donc encore quelques semaines avant de vous interroger sur ce sujet, en attendant d'avoir des éléments plus concrets. À mon sens, ce chantier est primordial et devra être mené en concertation avec la ministre Désir.