Question sur le malaise au sein du Service de médiation scolaire (suivi)

25/01/2022

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse, Députée, à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation, à propos du malaise au sein du Service de médiation scolaire

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, lors de la séance plénière du 12 janvier dernier, des collègues et moi-même vous avions interrogée sur le malaise au sein du Service de médiation scolaire instauré en Fédération Wallonie-Bruxelles depuis près de 25 ans et dont les missions sont définies dans le décret du 21 novembre 2013 organisant divers dispositifs scolaires favorisant le bien-être des jeunes à l'école, l'accrochage scolaire, la prévention de la violence à l'école et l'accompagnement des démarches d'orientation scolaire.

Si ses missions ont évolué au fil des années, ce service a aujourd'hui pour objectif de prévenir la violence, l'absentéisme et le décrochage scolaires dans les écoles de l'enseignement secondaire et, exceptionnellement, de l'enseignement fondamental.

Le 10 janvier dernier, la presse relayait le contenu d'une lettre anonyme selon laquelle des travailleurs de ce service se sentiraient délaissés et ne travailleraient que cinq à huit heures par semaine au lieu des 36 heures contractuellement prévues.

Alors que la violence et le harcèlement scolaires sont au centre des attentions et que le taux de décrochage scolaire n'a jamais été aussi élevé que depuis le début de la crise sanitaire, il est à peine croyable d'entendre que le Service de médiation scolaire tourne au ralenti, voire est à l'agonie.

Madame la Ministre, lorsque je vous ai interrogée, vous ne pouviez pas encore confirmer ou infirmer les faits relatés dans ce courrier anonyme. Vous aviez alors mandaté la Direction générale de l'enseignement obligatoire (DGEO) pour vous rendre un rapport.

Vu l'urgence de la situation, la DGEO a-t-elle pu investiguer? Vous a-t-elle rendu un rapport? Dans l'affirmative, qu'en ressort-il? Si les faits sont avérés, quelles mesures allez-vous prendre pour remédier au plus vite à cette situation? Par ailleurs, vous ne m'aviez pas répondu sur le montant du budget annuel alloué au Service de médiation scolaire; quel est-il? Enfin, cette problématique n'est-elle pas l'occasion d'accélérer le chantier n° 13 du Pacte?

Mme Caroline Désir, ministre de l'Éducation. - Madame la Députée, comme je l'avais esquissé en réponse aux questions d'actualité posées lors de la séance plénière du 12 janvier dernier, jusqu'à la réception du courrier anonyme, les rapports en ma possession ne mentionnaient nullement la sous-occupation des équipes de médiation.

Je vous confirme avoir sollicité auprès de mon administration une vérification des faits relevés et la possibilité de prendre des dispositions utiles si nécessaire pour remédier à la situation. Je vous répondrai dès que la DGEO m'aura transmis ses constatations. À ce stade, il n'est pas aisé de répondre à d'hypothétiques dysfonctionnements sans en connaître la véracité et la teneur. S'ils se révèlent exacts, je considérerai avec l'administration des suites à donner. Je partage votre avis: si ce qui est écrit est vrai, c'est inacceptable, en effet!

Quant au budget dédié aux services de médiation scolaire, un peu plus de 5 millions d'euros sont consacrés au financement de l'emploi, dont l'essentiel porte sur les articles de base relatifs aux traitements, soit 4,8 millions d'euros. Le solde est affecté au fonctionnement de ce service.

Le chantier n° 13 du Pacte pour un enseignement d'excellence qui élabore le plan de lutte contre le décrochage scolaire a pour objectif notamment d'articuler et de coordonner les nombreux acteurs actifs dans la lutte contre le décrochage scolaire. Ces derniers se meuvent dans un champ vaste qu'il convient de circonscrire. Ce travail de précision avance rapidement pour le moment; le schéma de lutte contre le décrochage scolaire est enfin sur le point d'aboutir. Des membres du service ont d'ailleurs été intégrés dans un des groupes de travail; ils verront leur fonction inscrite dans cette future nouvelle configuration. La méthodologie est la même pour tous les chantiers du Pacte pour un enseignement d'excellence. Les livrables produits sont présentés au Comité de concertation avant d'être soumis au gouvernement.

Mme Stéphanie Cortisse (MR). - Madame la Ministre, certes, le délai de deux semaines est un peu court pour disposer d'un rapport de la DGEO sur ce dossier problématique et très sensible. Le fait que certaines personnes travailleraient seulement six heures par semaine est vraiment inquiétant. J'espère cependant que ce rapport de la DGEO sera disponible la prochaine fois que moi et mes collègues vous interrogerons à ce sujet.