Question sur les collaborations entre les écoles et les académies dans le cadre du PECA

16/11/2021

Question orale de Mme Stéphanie Cortisse à Mme Caroline Désir, Ministre de l'Education, intitulée «Collaborations entre les écoles et les académies dans le cadre du parcours d'éducation culturelle et artistique (PECA)»

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Madame la Ministre, le 5 janvier dernier, je vous ai interrogée sur les collaborations entre les écoles et les académies dans le cadre du parcours d'éducation culturelle et artistique (PECA). Ce n'était d'ailleurs pas ma première intervention sur le sujet qui me tient particulièrement à cœur. 

La Déclaration de politique communautaire (DPC) propose de permettre aux enseignants de l'enseignement secondaire artistique à horaire réduit (ESAHR) de donner cours dans l'enseignement fondamental pour répondre aux objectifs du Pacte pour un enseignement d'excellence, sans pour autant qu'elle apporte d'autres précisions. 

Si les collaborations entre les académies et les établissements scolaires doivent être améliorées et amplifiées pour que le PECA soit une réussite, il ne faut plus tarder à définir les modalités selon lesquelles les enseignants de l'ESAHR collaboreront avec l'enseignement obligatoire. Il faut notamment déterminer si les heures de collaboration seront intégrées dans les horaires des enseignants, à la place d'heures de cours dispensées au sein des académies. Un équilibre doit être trouvé pour éviter que l'ESAHR ne soit déserté par ses enseignants, au profit de l'enseignement obligatoire. 

En réponse à ma question, vous m'avez expliqué que le groupe de travail qui réfléchit aux modalités d'une collaboration accrue entre l'ESAHR et l'enseignement obligatoire poursuivait sa réflexion et qu'il était chargé de soumettre une note technique au comité de pilotage et de proposer des pistes de collaboration qui peuvent être rapidement expérimentées. Vous avez également insisté sur l'importance de prendre en considération l'influence de l'organisation de cours dans l'enseignement obligatoire sur la stabilité de l'enseignement artistique. Enfin, vous avez annoncé que le groupe de travail assurerait, avec la Cellule «Culture-enseignement», le suivi et l'évaluation de la collaboration entre les deux structures d'enseignement. 

La réflexion du groupe de travail sur les modalités d'une collaboration accrue entre l'ESAHR et l'enseignement obligatoire dans le cadre du PECA a-t-elle permis de dégager des propositions concrètes? La note technique qui propose des pistes de collaboration pouvant être rapidement expérimentées a-t-elle été soumise au comité de pilotage? Avez-vous aujourd'hui une connaissance plus approfondie des conséquences que l'organisation de cours dans l'enseignement obligatoire a sur la stabilité de l'ESAHR? Le suivi et l'évaluation de la collaboration entre l'ESAHR et l'enseignement obligatoire dans le cadre du PECA ont-ils été amorcés? Disposez-vous déjà d'observations ou de conclusions intermédiaires sur l'efficacité de cette collaboration? De manière générale, pourriez-vous refaire le point sur le dossier? 

Mme Caroline Désir, Ministre de l'Éducation.- Les réflexions autour des collaborations entre l'ESAHR et l'enseignement obligatoire ont mené à un appel à projets que j'ai lancé par voie de circulaire le 20 août 2021. Il s'agit d'une initiative pilote dénommée «Patchwork» et touchant les quatre domaines des académies: musique, danse, théâtre et arts plastiques. 

En partenariat avec un opérateur culturel ou un artiste indépendant et un enseignant issu d'une académie ou bien deux enseignants provenant d'un domaine différent, mais toujours issus d'une académie, les élèves des écoles fondamentales auront l'occasion de vivre une activité qui comprendra une pratique artistique. Une priorité a été accordée aux zones identifiées comme n'ayant pas bénéficié d'une activité culturelle directement ou indirectement subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles au cours des deux années scolaires précédentes. 

Ce projet «Patchwork» tisse des liens entre les académies et les consortiums récemment mis en place puisqu'un passage par le consortium de la zone territoriale concernée était requis pour répondre à l'appel à projets. 

L'initiative a rencontré un vif succès et je m'en réjouis, d'autant plus qu'on ne sait pas toujours quelle tournure un projet de ce type prend dès son lancement. Actuellement, 315 projets rencontrent les critères et seront financés au cours de cette année scolaire. 

L'évaluation du projet «Patchwork» nous permettra de continuer à jeter des ponts entre l'enseignement obligatoire et les académies pour renforcer leurs collaborations indispensables dans le cadre du PECA. 

Mme Stéphanie Cortisse (MR).- Madame la Ministre, je resterai attentive sur ce sujet, d'autant plus que je reçois des interpellations de la part des académies. Ces dernières sont très motivées par le PECA, mais les directeurs restent tracassés par l'emploi et par la stabilité des enseignements dispensés dans les académies.